Onze sur la ligne de départ, un seul à l’arrivée le 7 mai 2017. D’ici-là les prétendants à la magistratures suprême ne vont pas se faire de cadeaux. Les partis politiques, les militants, les lobbies, les officines vont se jeter dans la bataille pour défendre leur héraut.
Cette fois, c’est parti. La campagne électorale pour la présidentielle de 2017 va rentrer dans une phase critique avec, ce soir, le premier grand débat télévisé sur TF1. Un débat d’ailleurs mutilé puisque cinq candidats seulement vont pouvoir s’étriper devant les caméras. Les quatre dont les noms se terminent par « on » Fillon, Hamon, Mélenchon et Macron. Plus Le Pen.
Les six autres, considérés comme étant de « petits » candidats que les sondages donnent en dessous du seuil des 10%, sont relégués au rang de curiosités de la politique française. Jacques Cheminade, Jean Lassalle, Philippe Poutou, Nathalie Arthaud, François Asselineau et Nicolas Dupont-Aignan.
Drôle de conception de la démocratie.
Deux candidats à abattre
Ce débat sera d’ailleurs une sorte de baptême du feu pour Emmanuel Macron qui caracole en tête des sondages (26%) au premier tour, le 23 avril, à égalité d’ailleurs avec Marine Le Pen. Si l’on en croit les sondeurs, ils se retrouveraient tous deux pour la bataille finale du 7 mai. Voilà pourquoi les tirs vont se concentrer sur eux. Deux candidats à abattre pour déjouer les pronostics.
Car il ne faut pas s’attendre à ce que Benoît Hamon dont toute la presse a salué l’exploit, dimanche à Bercy, devant près de 20.000 afficionados ou encore Jean-Luc Mélenchon qui a réussi son pari, samedi à Paris, avec une marche pour la 6ème République, jouent les faire-valoir. Ils vont sortir l’artillerie lourde.
Pas plus d’ailleurs que François Fillon. S’il apparaît comme l’un des candidats les plus aguerris de ces joutes télévisuelles il est, de fait, affaibli par « les affaires » qui lui collent aux basques depuis le 24 janvier. Et sa mise en examen le 14 mars dernier est une blessure qui le rend très vulnérable.
Le débat sera chaud. On va s’étriper. Mais l’exercice ne sera pas facile. Certes, on va taper au-dessus et au-dessous de la ceinture. Mais sans que cela se voit. Faut rester digne, en apparence du moins. Aucun candidat ne peut rester à découvert sans prendre le risque d’une balle perdue qui lui serait fatale.
Devant les caméras, donc devant des millions d’électeurs, les cinq candidats savent qu’ils sont en milieu hostile. Ils jouent gros car la guerre des images ne fait que commencer.
M.G.