Depuis sa mairie de Bordeaux, l’ancien Premier ministre confirme : « une fois pour toutes, je ne suis pas candidat ».
Dans un discours millimétré, Alain Juppé a tout d’abord brossé un tableau sombre de la situation politique en France.
A gauche, dit-il, l’éclatement du parti socialiste en différentes sensibilités lui fait prendre le risque d’être éliminé au premier tour. Le Front national en rajoute dans le fantasme anti-européen. Macron qui fut l’acteur de la politique de François Hollande est « immature ».
« Nous, la droite et le centre, quel gâchis » !
Alain Juppé rappelle qu’au sortir de la primaire, François Fillon avait « un boulevard devant lui ». Il lui a apporté loyalement son soutien au soir du deuxième tour. Mais aujourd’hui, l’ancien Premier ministre de Jacques Chirac constate que « le système de défense [de François Fillon] sur un prétendu complot l’a conduit dans une impasse. »
« J’ai réfléchi »
Que reste-t-il ? Alain Juppé souligne qu’il a reçu de nombreux appels lui demandant de prendre la relève. « J’ai réfléchi », dit-il. Il faudrait un large rassemblement de sa famille politique. Mais les conditions de ce rassemblement ne sont pas réunies et sont devenues plus difficiles encore.
François Fillon a redit « sa détermination » et même son « obstination ». Le noyau LR « s’est radicalisé ». Il constate : « Je n’incarne pas ce renouvellement politique [voulu par les Français]. » D’autant que « les récentes péripéties ont accru l’exigence des Français vis-à-vis des hommes et des femmes politiques. Ma situation personnelle ne répond pas à cette exigence. » Allusion à sa condamnation dans l’affaire des emplois fictifs à la mairie de Paris.
Il conclut : « Pour moi, il est trop tard ».
M.G.