L’ancien président est renvoyé devant le tribunal correctionnel ainsi que 13 autres prévenus pour une fraude massive présumée pendant la campagne de 2012.
Le juge Serge Tournaire a signé l’ordonnance de renvoi en correctionnelle de l’ancien président de la République ainsi que treize autres prévenus dans l’affaire Bygmalion, cette machine à fabriquer industriellement des fausses factures.
L’ancien président sera jugé pour « financement illégal de campagne électorale » puisque Nicolas Sarkozy est soupçonné d’avoir dépassé « sciemment » le plafond des dépenses électorales fixé à 22,5 M€.
Nous avons donné le détail de cette fraude dans nos éditions des 5 et 6 septembre 2016. Avec Nicolas Sarkozy, sont renvoyés Jérôme Lavrilleux, aujourd’hui député européen et à l’époque directeur-adjoint de la campagne de Nicolas Sarkozy et Philippe Briand, député de l’Indre-et-Loire, alors président de l’association chargée du financement de la campagne. Mais aussi tous ceux qui ont participé, de près ou de loin, à cette fraude gigantesque qui mettra le feu à l’UMP et déclenchera une guerre des chefs qui est loin d’être terminée.
Petit détail tout de même, c’est le juge Tournaire seul qui signe l’ordonnance de renvoi alors que l’autre juge saisi du dossier, Renaud Van Ruymbeke, ne l’a pas signée. Est-ce à dire qu’il y a une interprétation différente des charges qui pèsent sur les prévenus et par conséquent une lecture différente du dossier de la part des deux juges ?
En tout cas, ce hiatus pourrait être utilisés par les protagonistes de l’affaire pour faite appel de cette ordonnance de renvoi. Et, sans doute, gagner encore un peu de temps.
M.G.