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« La chasse aux journalistes »

Le bilan annuel de Reporters sans frontières fait état de 74 journalistes tués ou assassinés en 2016 dans l’exercice de leurs fonctions, 348 sont emprisonnés. RSF publie la liste des « prédateurs de la liberté de la presse. »

galerie« C’est une sinistre chasse aux journalistes » que dénonce Reporter sans frontières dans son dernier bilan 2016. Les chiffres font froid dans le dos puisque 74 journalistes ont été tués volontairement ou non (Bilan du 1er janvier au 10 décembre 2016).
RSF souligne que pour la grande majorité, les journalistes ont été délibérément ciblés en raison de leur métier, comme ce fut le cas en Afghanistan où 10 d’entre eux ont été tirés comme des lapins, alors que 7 ont péri dans l’attaque suicide contre un minibus de la chaîne de télévision Tolo, attentat revendiqué par les talibans.
Dans plusieurs pays comme la Syrie, l’Irak, la Libye, le Yémen ou encore l’Afghanistan ou le Burundi, les journalistes ont été obligés de fuir, créant du coup de véritables « trous noirs de l’information » comme l’explique RSF.

Des prédateurs

Reporters sans frontières dresse une liste de « prédateurs de la liberté de la presse » avec une galerie de portraits. La répression contre la presse et les journalistes ne s’exercice pas seulement dans les pays en guerre, certains dictateurs de pays en paix, comme le Mexique (9 tués) ferment arbitrairement les médias et musèlent les journalistes.
« La violence contre les journalistes est de plus en plus délibérée, déclare Christophe Deloire, secrétaire général de RSF. Cette situation alarmante traduit l’échec patent des initiatives internationales en faveur de la protection des journalistes. Elle signe l’arrêt de mort de l’information indépendante dans les zones où la censure et la propagande, notamment celle des groupes extrémistes au Moyen-Orient, s’imposent par tous les moyens. »

Détenus ou emprisonnés

En outre, 348 journalistes sont emprisonnés dans le monde. Un chiffre en forte hausse (+6%) par rapport à 2015. Ce chiffre a bondi de 22% pour la seule Turquie à la suite du putsch manqué du mois de juillet 2016.
En effet, la purge effectuée par le dictateur turc Erdogan a été d’une ampleur incroyable à l’égard de la presse puisque 100 journalistes et collaborateurs de journaux ont été jetés en prison. Il s’agit pour le sultan facho-mégalo de Turquie se faire taire toute opposition.
La Turquie n’a pas hélas ce triste privilège de museler la presse et les journalistes, la Chine, l’Iran, l’Egypte « concentrent plus des deux-tiers des journalistes emprisonnés ».

M.G.

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