Alors qu’il célébrait la messe dans son église de Saint-Etienne-du-Rouvray, près de Rouen, le Père Jacques Hamel, 85 ans, a été assassiné par deux terroristes. Les auteurs se réclamant de Daesch ont été abattus par la police.
L’horreur islamiste est montée d’un cran, aujourd’hui, près de Rouen. Vers 10 heures, ce mardi 26 juillet 2016, deux individus armés sont entrés dans l’église de Saint-Etienne-du-Rouvray, commune de 28.000 habitants où le prêtre célébrait l’office. Une soeur qui comprend que les deux individus ne viennent pas pour prier, donne l’alerte et prévient la police. Les policiers de la BAC (brigade anticriminalité) et de la BRI (brigade de recherche et d’intervention) de Rouen sont rapidement sur les lieux. Les deux terroristes sont pris au piège. Ils prennent plusieurs fidèles en otage.
En guerre contre « les croisés »
Soeur Danielle, qui était dans l’église raconte à RMC que « tout le monde criait ‘’arrêtez », quand les assaillants s’en sont pris au prêtre. « Ils se sont enregistrés, ils ont fait un peu comme un sermon autour de l’autel, en arabe ». Mais elle a pu sortir pour donner l’alerte.
Vers 11 heures, alors qu’ils étaient sur le parvis de l’église, les deux preneurs d’otage ont été abattus par la police. On apprenait rapidement que le curé Jacques Hamel, 85 ans, avait été sauvagement égorgé par les deux hommes. Un autre otage a été blessé, les trois autres sont sains et saufs.
Rapidement, l’Etat islamiste a revendiqué cet acte particulièrement ignoble via son agence de communication et de propagande Amaq, en précisant que « les soldats islamistes devaient prendre pour cible les pays des croisés de la coalition » qui font la guerre en Irak et en Syrie.
Comme on l’imagine, cet attentat dans une église a provoqué une immense émotion dans tout le pays et spécialement dans cette commune ancrée à gauche et où, malgré la crise et le chômage de masse, il fait bon vivre.
Immédiatement, François Hollande et son ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve se sont rendus sur place. Le chef de l’Etat a annoncé qu’il allait réunir la Conférence des représentants des cultes en soulignant que la menace terroriste « reste très élevée. »Plus tard, à la télévision, le chef de l’Etat en a appelé à l’unité des Français et au droit. « Tuer un prêtre, c’est profaner la République qui garantit la liberté de conscience. C’est semer l’effroi car, ce que veulent les terroristes, c’est nous diviser, nous séparer, nous déchirer. »
La section antiterroriste de Paris s’est saisie de l’enquête, confiée à la SDAT (sous-direction antiterroriste) et à la DGSI (Direction générale de la sécurité intérieure).
Une journée de prière
Quant aux terroristes, l’un d’eux a été reconnu par les policiers comme étant un habitant de la commune de Saint-Etienne-du-Rouvray. Dans la soirée, le procureur de Paris, François Molins, a confirmé qu’il s’agissait d’un dénommé Adel Kermiche, 19 ans, fiché S mais jamais condamné. A deux reprises, cet individus avait tenté de rejoindre la Syrie mais il avait été refoulé à chaque fois, dont la dernière lorsqu’il était en Turquie en mai 2015. Après 10 mois de détention provisoire, il avait été libéré le 22 mars 2016 et assigné à résidence avec bracelet électronique en attendant son procès pour « association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste. » Le parquet antiterroriste avait fait appel de cette décision, sans succès.
Toute la classe politique a dit son indignation face à la barbarie qui touche désormais les lieux de culte et les prêtres.
Georges Pontier, le président de la Conférence des évêques de France a appelé les catholiques « à une journée de jeûne et de prière pour notre pays et pour la paix dans le monde ce vendredi 29 Juillet ».
Des messages de sympathie sont venus du monde entier témoigner leur horreur face à la barbarie. L’assassinat de ce prêtre à Saint-Etienne-du-Rouvray porte à 236 le nombre de victimes du terrorisme sur le territoire national depuis l’attaque de Charlie Hebdo en janvier 2015.
E.L.