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Directrices et directeurs d’école : état des lieux

Les directrices et directeurs d'école font le point sur leur profession (photo Piqsels)
Les directrices et directeurs d’école font le point sur leur profession (photo Piqsels)

29 007 directeurs d’école (sur 45 500) ont participé à la consultation menée du 13 novembre au 1er décembre 2019 à l’initiative du ministère.

Dans le cadre des travaux sur l’évolution des fonctions de directeur d’école et à la suite du suicide d’une directrice d’école, le ministère a engagé une concertation avec les professionnels et les organisations syndicales.
Parallèlement à ces travaux, le ministère a souhaité consulter largement les directrices et directeurs d’école publique et privée afin de recueillir leur opinion et établir ainsi un état des lieux des conditions d’exercice de leur métier, de leurs difficultés et de leurs attentes.
29 007 directeurs d’école (sur 45 500) ont participé à la consultation menée du 13 novembre au 1er décembre 2019.
Parmi ces participants, la majorité relative bénéficie d’un quart de décharge (41 %) et 11 % ont une décharge totale (le taux atteint 30 et 37 % en REP et REP+). 86 % des directeurs ont choisi d’exercer cette fonction. Près d’un sur deux exercent depuis plus de 20 ans dans l’éducation nationale (48 %) et 38 % ont plus de 10 ans d’ancienneté.

1- Comment les directrices et les directeurs d’écoles perçoivent leur métier ?

Un métier polyvalent et à responsabilité
Pour caractériser leur métier, les directrices et les directeurs mettent en avant deux mots : polyvalence (25 %) et responsabilité (22 %). Ils citent ensuite le sens du relationnel (14 %), la disponibilité et l’administratif (tous deux à 13 %). Certaines facettes négatives de la fonction apparaissent avec les termes surcharge de travail (12 %), chronophage (10 %), stress et fatigue (10 % également).

Un métier chronophage
Près de la moitié des directeurs consultés déclarent passer de 11h à 20h aux tâches de direction (46 %). 44 % y passent plus de 20 heures par semaine. Le temps consacré à la fonction est plus important pour les directeurs d’écoles élémentaires, d’écoles en REP ou REP+ et croît avec la taille de l’école dirigée.
Ces fonctions empiètent sur leur temps d’enseignement. En effet 9 directeurs sur 10 déclarent que lorsqu’ils sont en classe ils sont souvent interrompus pour répondre à une sollicitation liée à leur fonction de direction (91 %).

Un métier satisfaisant avec des aspects pénibles où le besoin de soutien est prégnant
C’est le suivi des situations individuelles d’élèves (76 %), l’administratif (75 %), les relations avec les parents d’élèves (68 %) et le travail collectif (67 %) qui prennent le plus de temps aux directeurs. Parmi ces tâches, le suivi collectif des élèves et le travail d’équipe suscite le plus de satisfaction (66 %).
Les deux dimensions du métier qui leur semblent les plus pénibles sont le travail administratif (62 %) et la sécurisation de l’école (66 %). Assurer la sécurité dans et aux abords de l’école est d’ailleurs un aspect du travail sur lequel ils auraient besoin de soutien (55 %) avec le suivi individuel des élèves (62 %).

2- Quels sont leurs besoins et leurs attentes ?

Une attente d’allégement
Des pistes d’amélioration de leur travail sont évoquées spontanément par les participants à la consultation, comme une augmentation du temps de décharge (36 %), la simplification des tâches (27 %), une aide humaine pour la gestion des petites tâches (20 %).

Un besoin de renfort humain
Les directrices et directeurs expriment plus précisément un besoin d’appui humain pour gérer les accès à l’école en dehors des heures d’entrées ou sortie de classe (52 %, surtout dans les écoles de plus de 220 élèves : 62 % et en REP + : 67 %), pour répondre aux appels téléphoniques (48 %) et dans une moindre mesure traiter les messages électroniques (26 %, d’autant plus dans les écoles de petite taille 51 %).

Une attente de formation
Plus d’un directeur sur deux ressent un besoin de formation en connaissance du droit en réglementation (54 %, cette attente est plus élevée dans les écoles de moins de 100 élèves). Seuls 45 % des participants à la consultation déclarent avoir suivi depuis leur prise de fonction un module de formation liée à leur fonction de direction. Ce taux est à peine plus élevé chez les directeurs ayant plus de 10 ans d’ancienneté (47 %).

3- Quelles sont leurs relations avec les équipes, la hiérarchie, la commune ?

Une autorité reconnue, des échanges qui fonctionnent bien avec leurs partenaires
Une majorité des directeurs d’école estiment leur autorité reconnue notamment par les personnels non enseignants (89 %), les IEN (82 %), les conseillers pédagogiques (82 %), les élus municipaux (82 %) et les enseignants (81%, dans les écoles les plus petites le taux est moins élevé). Les directeurs témoignent également largement de la réactivité des équipes de la circonscription et des services municipaux. Ils sont toutefois moins de la moitié à juger les services de médecine scolaires réactifs (47 %).

Un souhait d’implication
Les participants à la consultation souhaiteraient être décisionnaires sur l’utilisation des 108 heures annuelles hors présence des élèves au sein de l’école (87 %) et bénéficier de réunions régulières d’échange d’expérience avec d’autres directeurs (83 %). Plus des deux tiers des directeurs témoignent d’une envie d’être associés au pilotage pédagogique et à l’élaboration des actions mises en place au niveau de leur circonscription (68 %).

Une implication dans l’évaluation des professeurs jugée moins prioritaire
En revanche l’implication dans l’évaluation des enseignants est moins prononcée. En effet, 56 % souhaiteraient être associés à l’évaluation des professeurs de leur école, uniquement pour ce qui concerne leur contribution à l’action de la communauté éducative.
Un quart des directeurs souhaiterait être associé à l’évaluation des professeurs dans tous les domaines (25 %). Dans les écoles les plus grandes (40 %) et celles situées en REP+ (36 %) ce souhait est plus élevé.

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Les résultats de cette consultation, rendus publics, permettront d’alimenter les travaux avec les organisations syndicales, qui débuteront le 14 janvier. Une première séquence sera consacrée aux missions et tâches incombant aux directeurs d’école, afin d’identifier les simplifications et suppressions possibles. Une seconde séquence s’ouvrira ensuite sur les conditions d’exercice de la profession (aide administrative, accompagnement RH, décharges, etc.).

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