Biographie passionnante que celle de Jean-Claude Poirson, né à Nancy, qui raconte sans fard, mais avec mille détails à la fois personnels et historiques, savoureux ou poignants, son parcours intitulé « De la Gauche Prolétarienne à l’aventure de l’esprit ».
C’est un témoignage fort. Celui de Jean-Claude Poirson qui, enfant, était émerveillé par le traditionnel défilé de Saint-Nicolas, le patron de la Lorraine et de son inséparable comparse, le Père Fouettard. Ce monde dichotomique où le bien l’emporte sur le mal, où la lumière finit toujours par vaincre les ténèbres lui laissa croire, sans doute, que le monde finirait bien un jour par être juste et beau.
La violence de la vie
« Nous étions cinq enfants de trois pères différents », explique l’auteur. La famille, sans père, habitait rue Saint-Nicolas, justement, une pièce unique, tout en longueur, avec une seule fenêtre.
Dans les années 50, la France vit à l’heure des guerres coloniales d’Indochine et d’Algérie. Les temps sont durs pour tout le monde, plus encore pour le jeune Jean-Claude, placé en pension à la cristallerie de Baccarat. Il a 15 ans. Il découvre la violence de la vie, une vie presque carcérale.
Sauver les pauvres et les laissés-pour-compte
Un jour, avec d’autres pensionnaires, il est invité à une réunion par des étudiants. « Bien que n’ayant pas compris grand-chose à cette réunion, le lendemain matin, j’étais devenu marxiste-léniniste, plus par instinct que par conviction politique alors que mes potes étaient encore réservés. Avec mon imagination débordante, je me voyais déjà en héros révolutionnaire, comme le jeune Jan Palach, bravant les bourgeois et les flics pour sauver les pauvres et les laissés-pour-compte, en attendant un jour, les armes à la main, pour chevaucher la révolution ».
Ainsi commence la vie de Jean-Claude Poirson racontée sur 367 pages aux éditions Kaïros (28 euros). À lire absolument.