Tyler Taormina a reconstitué les réveillons de sa famille, dans ce film chaleureux et mélancolique, tendre et nostalgique.
« Merry Christmas ! », s’écriait en septembre le réalisateur Tyler Taormina aux spectateurs du Festival du Cinéma Américain de Deauville, qui allaient découvrir son film, « Noël à Miller’s Point ». Maintenant que les Fêtes de fin d’année approchent, il est donc temps d’aller voir son long-métrage (sortie le 11 décembre). « Ce film est un instantané de ma famille et de mon passé, on a célébré Noël de cette façon depuis cinquante ans. Ce sont des souvenirs de tous ces Noëls passés à Long Island avec ma famille, qui deviennent de plus en plus abstraits et j’avais envie de les faire revivre », précisait le cinéaste.
Tout est ainsi paré pour « une soirée d’enfer » dans la bonne vieille maison familiale, où la bruyante famille italo-américaine fait de joyeuses et annuelles retrouvailles. Il y a du feu dans la cheminée, des guirlandes, un sapin décoré, des bonbons, de la musique, la dinde est au four, le cuisinier de service en tablier, mamie dans son fauteuil, les garçons scotchés aux jeux vidéo, plats et desserts à profusion… Discussions, papotages, jeux, c’est l’excitation de la fête pour tous les âges, « une apparence de bonheur », car c’est peut-être leur dernier Noël tous ensemble dans cette maison, mise en vente.
« Une esthétique chaleureuse et mièvre »
En cette douce nuit de Noël, on respecte les traditions : le défilé des camions de pompiers, le déballage des cadeaux, le visionnage d’anciennes vidéos familiales, des rires et des verres. Lorsque les plus petits des enfants sont couchés, les ados s’échappent faire la fête ailleurs, les adultes sortent pour une balade nocturne, alors que les maisons du quartier débordent de lumières. « C’est une façon de créer une ambiance unique, de dire que la vie mérite d’être célébrée », estime Tyler Taormina, qui a reconstitué avec méticulosité les décors extérieurs et intérieurs, jusqu’aux papiers peints, recherchant « une esthétique chaleureuse et mièvre », comme celle des « réclames » des années 50.
« Le film est très autobiographique, les personnages sont inspirés fidèlement de membres de ma famille, c’est surtout ces petits détails et ces souvenirs qui s’imprègnent », précise le réalisateur qui a composé un casting hétéroclite d’acteurs et non acteurs, Michael Cera, Francesca Scorsese (fille de Martin), Sawyer Spielberg (fils de Steven), des amies d’amis, la cousine de sa mère, la grand-tante d’un ami…
« Noël à Miller’s Point » est composé d’une accumulation de saynètes, de séquences enchaînées, que de petites choses qui font la vie d’une famille ; Tyler Taormina nous convie à un réveillon chaleureux, réconfortant, dans la banlieue américaine. Son film est ainsi une nuit de Noël mélancolique, nostalgique du temps qui passe, une tendre nuit des anges. « Merry Christmas ! »
Patrick TARDIT
« Noël à Miller’s Point », un film de Tyler Taormina (sortie le 11 décembre).