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Sept jours sans fin

Une semaine de vie de bureau qui recommence sans cesse : « Comme un lundi », film de Ryo Takebayashi, utilise bien sûr un comique de répétition mais évoque aussi l’absurdité et l’aliénation du travail.

Tournée dans le huis-clos d’un open space, cette comédie évoque l’infernale vie de bureau.

C’est « la pire semaine de leur vie » pour le groupe de salariés d’une petite agence de publicité japonaise. Chargés d’élaborer une campagne de pub pour une soupe improbable, rien ne va cette semaine. Pire, cette maudite semaine du 25 au 31 octobre, week-end au bureau compris, semble se répéter sans cesse. Un cauchemar que revivent indéfiniment les personnages du film de Ryo Takebayashi, « Comme un lundi » (en salles depuis le 8 mai).

La même semaine recommence en boucle, sur le même principe que dans le film de Harold Ramis, « Un jour sans fin ». Ici, pas de « jour de la marmotte », mais un pigeon qui vient s’écraser contre la fenêtre du bureau, chaque lundi 25 octobre à la même heure. Des salariés endormis sur leur lieu de travail, l’arrivée du chef, un éternuement, une coupure d’électricité… mêmes gestes, mêmes événements, mêmes dialogues, c’est un éternel recommencement, un air de déjà-vu. Même bosse au front, même endormissement soudain sur le clavier de son ordinateur, la jeune Yoshikawa, salariée exemplaire, va accepter la réalité de cette situation incroyable : avec ses collègues, ils sont tous coincés dans une boucle temporelle.

Un par un, il faut d’abord leur faire comprendre le piège dans lequel ils sont enfermés, jusqu’au boss lui-même, puis trouver comment rompre ce cercle infernal, afin de ne plus revivre ces sept jours sans fin. Avec un tel scénario, « Comme un lundi » utilise forcément le comique de répétition ; mais cette comédie, tournée dans le huis-clos d’un open space, évoque aussi l’infernale vie de bureau, la pression à laquelle sont soumis les salarymen japonais (et les autres), l’absurdité et l’aliénation du travail. Choix de vie ou de carrière, oui, il existe autre chose qu’un boulot répétitif, fait comprendre le réalisateur. Allez, à la semaine prochaine !

Patrick TARDIT

« Comme un lundi », un film de Ryo Takebayashi (en salles depuis le 8 mai).

Les salariés d’une petite agence de publicité japonaise sont coincés dans une boucle temporelle.
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