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Les pas de danse de « Neneh Superstar »

Ramzy Ben Sliman a tourné un film familial sur la différence, l’inégalité des chances, le racisme… avec dans le rôle principal la fille de Valeria Bruni-Tedeschi et Louis Garrel.

Parmi les petits rats en tutu de l’Ecole de danse de l’Opéra de Paris, toutes à la peau bien blanche, Neneh est la seule jeune fille Noire.

« Ta tête, elle va pas avec l’opéra », lui disent pourtant ses copines de la Courneuve. Mais Neneh, 12 ans, gamine qui danse tout le temps, n’imagine pas que son visage noir puisse l’empêcher d’entrer à l’Ecole de danse de l’Opéra de Paris. C’est la jeune Oumy Bruni Garrel, vue dans « Les Estivants » de sa mère Valeria Bruni-Tedeschi et « La Croisade » de son père Louis Garrel, qui incarne « Neneh Superstar », l’héroïne du film de Ramzy Ben Sliman (sortie le 25 janvier).

Soutenue par son père (joué par Steve Tientcheu), la petite banlieusarde se heurte même à l’inquiétude légitime de sa mère (interprétée par Aïssa Maïga), qui pense que « La danse c’est pas métier » et qu’elle ferait mieux de faire du judo. Lors du concours d’entrée, il faudra toute l’autorité du directeur de l’Opéra (joué par le cinéaste Cédric Kahn) pour qu’elle soit admise, malgré sa couleur de peau. S’il est soucieux de mettre un peu de diversité dans une institution aux traditions rigides, la directrice de l’école s’oppose à l’intégration de la demoiselle. Cheveux tirés en arrière, toujours habillée de noir, visage fermé, l’ancienne étoile interprétée par Maïwenn a l’allure aussi sévère que son esprit.

« Blanche-Neige, elle peut pas être noire ! »

Cheveux tirés en arrière, toujours habillée de noir, visage fermé, Maïwenn interprète une directrice, ancienne étoile, à l’allure sévère.

« Il faut de la persévérance, de la santé, et de la chance », assure la prof, intransigeante avec cette nouvelle élève pas dans « la norme », une petite rebelle de cité qui a bien du mal avec la discipline et n’a pas le physique habituel, même en s’efforçant de cacher en chignon sa touffe de cheveux crépus. Seule Noire parmi les petits rats en tutu, toutes à la peau bien blanche, des Romane ou Victoire bien élevées que la prof préfère ouvertement à la délurée Neneh. Dans les vestiaires, les « copines » ne sont pas plus charitables, lui lançant que « Blanche-Neige, elle peut pas être noire ! ».

Oumy Bruni Garrel est pleine d’énergie dans le rôle et la peau de Neneh, môme travailleuse et entêtée, qui accepte le dur apprentissage de la danse classique, mais en a parfois « marre d’être noire ». A travers ce parcours, Ramzy Ben Sliman évoque bien sûr la différence, l’inégalité des chances, les difficultés d’intégration, le mépris, les préjugés, le racisme… mais c’est bien un film familial qu’il a tourné, qui se veut positif et encourageant pour la jeunesse.

Patrick TARDIT

« Neneh Superstar », un film de Ramzy Ben Sliman, avec Oumy Bruni Garrel et Maïwenn (sortie le 25 janvier).

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