Dans un monde où la dette publique atteint des niveaux sans précédent, La chaine Youtube Epoch Times a pu interviewer Guy de la Fortelle, directeur de Pando Édition, une maison d’édition indépendante spécialisée en économie et finance. Également à la tête de la newsletter économique et financière « L’Investisseur sans costume » et cofondateur du média Tocsin, Guy de la Fortelle partage sa vision alarmante de la situation économique actuelle.
Le poids écrasant de la dette publique
Avec une dette publique de 3 100 milliards d’euros, soit plus de 110 % du PIB en 2023, la France se trouve dans une situation économique préoccupante. Pour Guy de la Fortelle, le problème ne réside pas seulement dans la perspective d’un effondrement futur, mais dans les impacts immédiats de cette dette. « La dette crée des transferts de richesse et dilue la richesse réelle« , explique-t-il, soulignant que chaque création de monnaie induit un transfert de richesse qui favorise certains au détriment de la majorité.
La perte de souveraineté
Un des points les plus inquiétants soulevés par de la Fortelle est la perte de souveraineté nationale causée par la dépendance à l’égard des investisseurs étrangers, qui détiennent 53 % de la dette publique française. « Nous ne sommes plus maîtres de nos décisions politiques« , déclare-t-il, citant l’exemple de la Banque Centrale Européenne (BCE) qui, selon lui, agit comme un investisseur étranger en dictant des réformes économiques aux pays surendettés.
« La faillite arrive, tout est en train de craquer »
Le système bancaire européen sous perfusion
Les banques européennes, particulièrement les grandes banques françaises comme BNP, sont structurellement non rentables et dépendent fortement du soutien des États-Unis. « Nos banques devraient être en faillite« , affirme de la Fortelle, pointant du doigt leur survie grâce à des perfusions financières, notamment américaines. Cette dépendance fragilise encore davantage la position économique de l’Europe.
La dette et la politique monétaire européenne
Guy de la Fortelle critique également le rôle de la BCE, notamment durant la crise de la dette souveraine en 2011, où des lettres secrètes de Jean-Claude Trichet dictaient des réformes économiques à l’Italie et à l’Irlande. Pour lui, ces interventions non démocratiques ont exacerbé la situation d’endettement sans résoudre les problèmes structurels.
L’effet du Covid-19 et des crises sur la dette
Depuis l’arrivée d’Emmanuel Macron au pouvoir en 2017, la dette publique a augmenté de près de 900 milliards d’euros, en partie en raison des crises successives comme la pandémie de Covid-19 et la crise énergétique. Cependant, selon de la Fortelle, cette augmentation de la dette n’a pas conduit à une création significative de richesse en France. Il critique également l’usage des crédits d’urgence, initialement destinés à la gestion de la crise Covid, pour des dépenses courantes, détournant ainsi les fonds de leur objectif initial.
Comparaison avec l’Allemagne
De la Fortelle compare la gestion de la dette et du déficit budgétaire entre la France et l’Allemagne. Il souligne que l’Allemagne a réussi à réduire sa dette après 2008, contrairement à la France, et que cela pose un problème de convergence dans la zone euro.
Marché de l’électricité et le rôle d’EDF
Il explique également comment le marché commun de l’électricité en Europe a affecté EDF et comment la France a perdu un avantage compétitif significatif en matière de production d’électricité bon marché, ce qui aurait pu compenser les augmentations des prix de l’énergie.
Gestion budgétaire et dépenses publiques
Guy de la Fortelle critique la gestion budgétaire actuelle, y compris l’augmentation des dépenses publiques sans contrôle et l’inefficacité des mesures de réduction du déficit. Il mentionne des crédits non utilisés pour la crise Covid qui ont été détournés pour d’autres dépenses, créant une opacité budgétaire.
« L’Ukraine est une machine à fric énorme »
La guerre en Ukraine est également abordée par de la Fortelle, qui la voit comme une opportunité financière massive pour certains acteurs économiques. Il souligne que BlackRock, par exemple, a été désigné pour superviser la reconstruction de l’Ukraine par le président Zelensky. « C’est une machine à fric énorme« , déclare-t-il, expliquant que l’aide internationale se transforme en contrats lucratifs pour les entreprises américaines. Selon de la Fortelle, ces flux financiers colossaux créent des fortunes considérables, souvent au détriment des contribuables des pays donateurs. Cette dynamique illustre à nouveau comment les crises sont utilisées pour enrichir certaines entités tout en augmentant la dette publique des nations impliquées.
Un retour vers l’URSS ?
Guy de la Fortelle va encore plus loin en affirmant que la situation actuelle pourrait nous ramener à une forme de contrôle étatique rappelant l’URSS. Selon lui, l’inflation galopante et la nécessité de baisser les taux d’intérêt pourraient mener à une hyperinflation, suivie de rationnements économiques. « Nous allons vers un carnet de rationnement géant, un retour à l’URSS« , déclare-t-il. Cette situation, justifiée sous le prétexte de la transition écologique, permettrait de masquer un système financier devenu dysfonctionnel. De la Fortelle souligne que cette manipulation servirait à contrôler les prix et gérer la rareté des ressources, mais au détriment de la liberté économique et de la souveraineté individuelle.
Impact de la numérisation et de la digitalisation
Il mentionne également comment la numérisation et la domination des géants technologiques américains ont transformé l’économie française en une « colonie numérique ». Cette dépendance aux technologies étrangères entraîne une fuite de capitaux significative et affaiblit encore plus l’économie française.
La nécessité d’un changement radical
Pour Guy de la Fortelle, la solution réside dans un changement radical de notre approche économique et politique. Il prône une réindustrialisation de la France, le contrôle des frontières pour préserver les emplois, et une réduction de la redistribution excessive qui, selon lui, appauvrit le pays. Il appelle également à une prise de conscience collective et à une action individuelle pour reconstruire une société plus autonome et résiliente.
source : chaine youtube Epoch Times France
Conclusion
L’interview avec Guy de la Fortelle révèle une vision sombre mais lucide de la situation économique actuelle. La dette publique n’est pas un problème à remettre à plus tard ; ses effets se font sentir dès aujourd’hui, affectant la souveraineté nationale, la stabilité économique et la qualité de vie des citoyens. Pour de la Fortelle, il est impératif de repenser notre modèle économique et de prendre des mesures audacieuses pour assurer un avenir plus stable et prospère.