Le premier débat de la primaire à gauche a été plutôt ennuyeux, vendredi soir. Sans relief. Comme si les sept candidats à la candidature suprême voulaient éviter de donner et de prendre des coups.
Non, il n’y a pas eu de candidat-surprise, comme ce fut le cas pour les débats de la primaire à droite. Pas de candidat qui se soit nettement détaché des autres. En revanche, le trio Valls, Montebourg, Hamon semble faire la course en tête devançant nettement les « petits » concurrents que sont François de Rugy, Sylvia Pinel, Vincent Peillon et Jean-Luc Bennahmias.
Divisions sur la loi Travail
Pas d’accrochage, donc, mais des échanges polis. « Je n’ai pas d’adversaire ici » a cru bon de souligner Manuel Valls. L’ancien Premier ministre donné favori dans les sondages a un bilan à défendre et à assumer même lorsque ses deux principaux concurrents l’étrillent sur la loi Travail. Arnaud Montebourg comme Benoît Hamon plaident pour l’abrogation du texte obtenu « par la force » du 49-3, « sans débat avec les syndicats, sans débat à l’Assemblée ». Valls rétorque qu’il est « fier d’avoir servi les Français ».
Un peu plus tôt Benoît Hamon s’est distingué en provoquant le débat autour du revenu universel (un revenu de base pour tous). Pas de chance, tous les autres y sont hostiles. Arnaud Montebourg s’est présenté comme le défenseur du pouvoir d’achat des Français. Dans le collimateur, les banques. « Elles doivent financer mon plan de bataille contre le chômage » dit-il.
Encore deux débats
Autre sujet désagréable pour l’ancien Premier ministre : la fameuse loi sur la déchéance de nationalité qui a fait couler beaucoup d’encre avant de capoter. « Elle ne visait pas les enfants de la République mais les terroristes » tente de justifier Valls. « Nous n’aurions pas dû nous diviser sur une question aussi importante. »
Le débat a ainsi ronronné pendant deux heures sur TF1 et LCI. Tout juste a-t-souri lorsque Jean-Luc Bennahmias s’est quelque peu emmêlé dans ses explications sur son programme. « J’apprends que je veux constituer un corps de vigiles privés » s’étonne Bennahmias. « Je ne sais pas où vous avez vu ça. » Les journalistes qui l’interrogent, Elisabeth Martichoux et Gilles Bouleau lui répondent : « Mais sur votre site internet…
Bref, un débat pour se jauger, se juger, s’observer. Le deuxième débat (15 janvier) et surtout le troisième (19 janvier) devraient être plus méchants. Le vote pour le premier tour aura lieu le 22 janvier, le second tour le 29 janvier. La convention d ‘investiture du candidat désigné par la présidentielle est prévu le 5 février.
M.G.