Au 2 décembre 2021, 900 personnes étaient hospitalisées pour Covid-19 dans les établissements sanitaires du Grand Est, soit 89 nouvelles hospitalisations pour la journée du 2 décembre 2021. Et 163 personnes étaient hospitalisées en réanimation ou en soins intensifs, soit 13 nouvelles admissions pour la journée du 2 décembre 2021.
En Grand Est, le nombre de nouveaux cas est en hausse en semaine 47-2021 (17 234 contre 11 239 une semaine plus tôt), ainsi que le nombre de personnes testées (317 705 contre 233 581). Le taux d’incidence augmente à 312,7 nouveaux cas pour 100 000 habitants, très au-dessus du seuil de circulation active du virus (fixé à 50 pour 100 000 habitants). Le taux de positivité est également en hausse (5,4 contre 4,8 % en semaine 46-2021).
Dégradation due au Delta
La circulation virale est en hausse dans toutes les classes d’âge, l’augmentation des taux d’incidence variant de +25 % pour les personnes âgées de 80 ans ou plus, à +67 % pour les personnes âgées de 60 à 69 ans. Les taux d’incidence varient de 125 nouveaux cas pour 100 000 habitants chez les plus de 80 ans, à 406,6 pour 100 000 habitants chez les enfants de 0 à 9 ans.
À l’échelle départementale et par rapport à la semaine 46-2021, la circulation virale continue d’augmenter dans tous les départements. En semaine 47-2021, tous les départements présentent un taux d’incidence supérieur au seuil d’alerte renforcée de 150 cas pour 100 000 habitants, atteignant 409,6 cas pour 100 000 habitants dans le Haut-Rhin.
Si un premier cas de variant Omicron (B.1.1.529) a été confirmé par séquençage dans la région Grand Est, la surveillance génomique montre que depuis la mi-aout et jusqu’à la semaine 44 (02-07 novembre), la quasi-totalité des prélèvements positifs à SARS-CoV-2 séquencés correspondait à une contamination au variant Delta. La forte dégradation de la situation observée actuellement est donc liée à la circulation du variant Delta.
Pression sur le système de soins
La pression exercée par la Covid-19 sur le système de soins régional augmente nettement, alors que les épidémies saisonnières hivernales se stabilisent (bronchiolite) ou continuent à s’intensifier (gastro-entérite aiguë) Ainsi :
- le nombre de passages aux urgences pour suspicion de Covid-19 a d’augmenté nettement (439 passages en semaine 47-2021 contre 235 en semaine 46-2021) et représente 1,8 % de l’activité des services d’urgence de la région ;
- le nombre de nouvelles hospitalisations (n=386) et de nouvelles admissions en réanimation et soins intensifs (n=85) pour Covid-19 sont en augmentation par rapport à la semaine précédente ;
- le nombre de décès liés à la Covid-19 dans les établissements de santé est en augmentation (n=33 en semaine 47-2021 contre n=23 en semaine 46-2021). Entre le 1 er septembre 2020 et le 28 novembre 2021, 6 886 patients Covid-19 hospitalisés sont décédés dans les établissements de santé de la région ;
- le nombre de consultations pour suspicion de Covid-19 des associations SOS Médecins de la région n’est pas disponible du fait d’une interruption de transmission des données de la part des associations.
Dans les Ehpad
Au sein des établissements sociaux et médico-sociaux de la région, depuis le 1ᵉʳ septembre 2020, 11 901 cas confirmés de Covid-19 ont été signalés parmi les résidents et 6 062 parmi le personnel. Les établissements médicalisés pour personnes âgées étaient les plus touchés : ils représentaient 78 % de ces cas chez les résidents et 78 % chez le personnel.
Depuis le 1ᵉʳ septembre 2020, 1 020 résidents d’établissements médicalisés et non médicalisés pour personnes âgées sont décédés au sein de leur établissement d’hébergement.
Au 28 novembre, la couverture vaccinale schéma complet pour la région Grand Est était de 75,0% (4 132 677 vaccinées). Elle était assez homogène dans les départements de la région, mais reste plus faible dans la Meuse (73,1 %) et le Haut-Rhin (72,3 %). Concernant la dose de rappel, 32,1 % des 65-74 ans l’avaient réalisées ainsi que 51,0%des 75 ans et plus (chiffres selon le lieu de vaccination et le département de résidence).
Le point sur le variant du SARS-CoV-2 Omicron (B.1.1.529)
Le 23 novembre 2021, un nouveau variant portant de nombreuses mutations a été identifié à partir des données partagées sur la base de données internationales GISAID. Ce variant dénommé Omicron (B.1.1.529) a été classé en variant préoccupant (variant of concern) par l’OMS le 26 novembre. Les connaissances sur la contagiosité, la sévérité et le risque d’échappement à la vaccination de ce variant sont à ce stade encore très incomplètes et des études sont en cours pour les approfondir.
Le site de Santé publique France actualise régulièrement les connaissances disponibles sur ce nouveau variant : Nouveau variant « Omicron »
À ce jour, la majorité des cas séquencés proviennent d’Afrique du Sud. Des cas importés, pour la plupart associés à un voyage dans ce pays, ont été rapportés en Europe et dans le reste du monde. En France, le premier cas d’infection au variant Omicron a été détecté à La Réunion le 29/11, au retour d’un voyage au Mozambique via l’Afrique du Sud et l’Île Maurice. Sept autres cas ont été confirmés au 02/12 à 16h00 dans cinq régions de France métropolitaine, dont un dans la région Grand Est. Ces cas et leurs contacts sont suivis de près par les autorités de santé locales.
La stratégie de criblage a été adaptée pour pouvoir détecter des cas possibles d’Omicron. Le criblage suit actuellement les mutations E484K, E484Q et L452, en raison de leur impact sur la transmissibilité (L452R) ou d’un possible échappement à la réponse immunitaire (E484K, E484Q et L452R). Le variant Omicron (B.1.1.529) ne présente aucune des trois mutations suivies par le criblage, profil qui est aujourd’hui minoritaire. Ainsi, les résultats indiquant l’absence des trois mutations (codés A0B0C0 dans SI-DEP) peuvent indiquer la présence de ce variant. Néanmoins, dans de nombreux cas, il ne s’agira pas de ce variant, car une faible proportion des souches de Delta (environ 3%), ainsi que le variant B.1.640 correspondent aussi à ce profil. C’est donc l’évolution de cet indicateur qui est à surveiller, plus que sa valeur.
