Selon professeur Raoult « il est bien possible que la source de ces épidémies (variants de la Covid) soit liée à des mutants générés par l’usage d’agents mutagènes dont le Remdesivir ».
Qu’est-ce-que le Remdesivir ?
Le remdesivir est un dérivé monophosphate d’un analogue de nucléosides de l’adénine créé par le laboratoire Gilead Sciences pour traiter la maladie à virus Ebola et les infections à virus Marburg.(source wikipedia)
Depuis novembre 2020, l’OMS ne recommande pas l’administration de Remdesivir aux patients COVID-19 car rien ne prouve qu’il améliore les chances de survies pour ces patients.
Retranscription de l’interview vidéo du Pr Raoult du 16 février 2021
Bulletin d’information scientifique de l’IHU (youtube) – Nous avons le droit d’être intelligents !
Pr Didier Raoult, Directeur de l’IHU Méditerranée Infection
Pr Didier Raoult, comment les choses avancent-elles sur le plan de l’épidémie ?
Le nombre de cas de réanimation ne vas pas exploser.
« Pour l’instant, ce que l’on voit c’est que le nombre de cas nouveaux est plutôt stable et ici (Marseille) le nombre de cas de réanimation ne va pas exploser. Je pense que la situation est encore plus favorable en France donc tant mieux.
Il est possible d’ailleurs, que l’immunité de la population, du moins sur ce que j’ai pu mesurer, ici à Marseille, j’estime que peut être entre 35 et 40% de la population a été infectée naturellement. Non pas basée sur la présence d’anticorps mais sur l’extrapolation à partir des patients que l’on a diagnostiqués. Cela veut dire qu’il y a une protection relative par l’infection naturelle qui fait que la population entièrement sensible à ce virus va diminuer au fur et à mesure. »
L’importance du séquençage pris en compte par le gouvernement
« Par ailleurs les choses vont bien, je suis ravi, le Président de la République a pris à bras le corps avec le ministre de la Santé le problème de la séquence virale pour laquelle j’étais particulièrement motivé et nous a fait participer en nous permettant d’acheter la dernière machine la plus puissante de séquençage du marché. Cela va nous permettre d’amplifier encore notre effort donc je suis très satisfait de ce rapport nouveau de coopération sur des éléments qui me paraissent scientifiquement indispensables. »
Concernant ces nouveaux variants, est-ce que les résultats que vous avez, vous permettent de tirer de premières conclusions sur la présence de variants en France ?
« Voilà le tableau des variants que l’on a.
Le variant que l’on a appelé variant 4 (bleu) reste prédominant. En rouge on a le groupe des variants anglais (N501Y) et puis ce que nous avons comme variants actuellement sont les variants 2 et le 8 qui prennent une importance plus grande (en gris). Bientôt, on aura une identification précise. En même temps, on augmente beaucoup nos débits de génomes et en même temps on a des diagnostics spécifiques qui permettent de reconnaître particulièrement les variants. Il faudra, encore beaucoup de génomes pour détecter des mutations atypiques. »
IHU Méditerranée Infection, 1er au monde à avoir travailler sur les variants
« Je vous rappelle que l’on a été les premiers au monde, c’est sur notre site. Depuis le 7 septembre, on a déposé un papier (PDF en anglais) qu’on a eu beaucoup de mal à publier et qui pour l’instant n’est pas publié dans son ensemble. On a envoyé cela deux fois à Euro surveillance qui nous a dit que cela ne servait à rien. A l’époque, personne ne regardait ce qui était variant. Euro surveillance, c’est le journal de l’ECDC (European Centre for Disease Prevention and Control : Centre européen de prévention et de contrôle des maladies). »
Incompréhension
« Comment ces gens ne se sont pas rendus compte que c’était important de regarder la variation de ces virus : c’est quelque chose qui est étonnant. Jusqu’à ce que les Anglais disent on a des variants anglais on parlait un peu dans le désert. Je ne suis pas choqué parce que cela arrive souvent quand on est premier à découvrir quelque chose ou à le rapporter, les gens ne s’y intéressent pas tellement. Mais c’est un élément pourtant très important parce que certains de ces variants peuvent échapper aux stratégies vaccinales qui sont basées sur cette protéine Spike.
Il faut surveiller de très près la protéine Spike
« Là on voit un préprint (= prépublication : version d’un article scientifique qui précède son acceptation par le comité de rédaction d’une revue scientifique) des États-Unis qui montrent une autre mutation sur cette protéine qui est passée complètement inaperçue pendant quelques mois et qui dans le sud des États-Unis est en train d’atteindre jusqu’à 20% des cas de mutants actuellement diagnostiqués aux États-Unis.
Donc cela montre que c’est un problème général de ce virus de voir apparaître des variants et des mutants. Cela doit amener, je pense, à une réflexion de fond vaccinale. J’ai répété que je préférais les vaccins utilisant des souches complètes plutôt que des vaccins basés sur un peptide (= polymère d’acides aminés reliés entre eux par des liaisons peptidiques) qui est trop variable et sur lequel la pression ne va pas cesser d’augmenter.
D’autre part on a repéré dans notre propre banque de génomes si cette position-là avait été retrouvée.
On l’a retrouvée comme le décrivent maintenant les Américains. On n’y a pas fait une particulière attention parce que ce sont des mutations qui apparaissent dans des branches différentes. On ne sait pas pourquoi il y a une pression de sélection qui se fait sur ce point particulier. Dans le Marseille-1 on l’a retrouvé mais aussi on l’a retrouvé tardivement dans le premier variant qui est arrivé de Chine. Et donc on trouve cette mutation qui apparaît très importante dans la sensibilité ou la résistance à l’immunité donnée par le vaccin.
Donc il faut surveiller cela de très près, en particulier toute la protéine Spike, il faut faire beaucoup beaucoup de séquences par ce que l’on risque de voir apparaître d’autres mutants qui seraient résistants aux vaccins. Je pense que c’est un point très important. »
D’où viennent tous ces mutants ?
Les élevages de visons
« Les coronavirus mutent comme tous les virus mais à un rythme plus ou moins important. Il y a plusieurs choses que l’on identifie. D’une part, je l’ai dit plusieurs fois, les élevages de visons représentent un risque considérable parce que les épidémies s’y développent d’une manière extraordinaire. On a un nombre de variants très significatifs issus de colonies de visons.
Je regrette d’ailleurs beaucoup, je le redis, que nous n’ayons pas accès à la séquence française des visons qui est là depuis plusieurs semaines pour pouvoir travailler scientifiquement. Je considère que c’est anti-scientifique et ce n’est pas acceptable. Je pense que l’on devrait l’avoir pour pouvoir réfléchir comme les autres. Ce n’est pas des choses que l’on garde pour soi comme un petit trésor : tout cela est malsain. Je rappelle que toutes nos données sont en permanence sur notre site et que, à chaque fois que l’on écrit un article, on le met sur notre site en préprint pour que tout le monde puisse en profiter. »
Le Remdesivir
« La deuxième source incontestable c’est le Remdesivir. Un certain nombre de gens qui ont une immunodépression et qui ont reçu le Remdesivir, ont présenté des mutations importantes. Très peu de gens ont eu du Remdesivir à Marseille. On a une personne dans ce cas et on a observé quinze mutations qui sont apparues pendant la durée de son traitement, c’est un agent incroyablement mutagène. Donc cela ne marche pas, cela n’a pas arrêté la persistance virale.
On a l’impression que globalement, quand on voit les gens qui ont des portages viraux qui dépassent 90 jours, la plupart du temps, ils ont eu le Remdesivir. Et le mécanisme pour lequel ils ont des portages chroniques, en tout cas celui que j’imagine, c’est qu’il favorise beaucoup les mutations. On le savait depuis 3 ans qu’il favorisait beaucoup les mutations des virus. Ces virus mutants permettent d’échapper aux mécanismes immunitaires et donc de faire [en sorte]que le virus dure plus longtemps parce qu’il n’est pas éliminé par le corps.
C’est peut-être par hasard (c’est publié tout cela, il suffit de lire) qu’on a trouvé chez les gens qui avaient du Remdesivir ces mutations en cours de traitement et que ces virus avec ces mutations ont émergé mais ce n’est pas sûr que ce soit par hasard quand même. En tout cas c’est la source de mutants qui porte cette mutation précisément dans cette zone là (zone 501). Actuellement, il y a trois épidémies qui se succèdent au Brésil, en Afrique du Sud et en Angleterre dans des endroits où l’on a utilisé le Remdesivir. Il est bien possible que la source de ces épidémies soit liée à des mutants générés par l’usage d’agents mutagènes dont le Remdesivir. »
Est-ce que l’on connait mieux le risque de réinfection d’un patient qui a eu le virus ?
[Oui]. « Ça c’est plutôt une bonne nouvelle qui va pour moi avec l’idée qu’il faut probablement (et peut être que les gens de Sanofi auront cette stratégie, j’en sais rien) faire du vaccin traditionnel plutôt que du vaccin moléculaire, en tout cas, c’est mon avis. »
Le risque de réinfection avec un nouveau variant se situe entre 1 et 2%
« Maintenant on peut estimer le risque de réinfection dans les 6 à 8 mois après une infection. On a une banque de données suffisamment importante, on a testé tellement de gens que l’on sait qui était infecté 6 mois avant. On peut estimer que le risque de réinfection avec un nouveau variant se situe entre 1 et 2%. Ce qui veut dire que la première infection, au moins dans les 6 premiers mois, est protectrice dans 98 à 99% des cas.
C’est bien, c’est la première fois, de mon point de vue, que l’on peut évaluer réellement ce qu’est la protection naturelle obtenue après une infection par ce virus et ses variants. Donc ça, c’est plutôt une bonne nouvelle mais cela m’incite plutôt à encourager les gens qui font des vaccins (avec qui je n’ai pas de relation ni de conflit d’intérêts) à faire du vaccin traditionnel c’est-à-dire de virus inactivés parce que la défense naturelle ne se fait pas que contre la Spike, elle se fait aussi contre les autres protéines. Une protection plus large de cette nature a plus de chance d’être efficace.
Encore une fois, le fait qu’une grande partie de la population ait été déjà infectée, que par ailleurs, pour des raisons qui sont mal comprises, il y a une partie de la population qui est résistante naturellement à ce virus. La proportion n’est pas très claire mais il y a peut-être 20 à 30 % des gens qui ont une résistance naturelle à ce virus plus ici à Marseille, peut-être 30 à 40% ont été infectés par le virus. Cela veut dire que la population sensible à ce virus a diminué d’une manière très significative. »
Risque d’explosion épidémique modeste
« Le risque d’explosion épidémique est relativement modeste y compris avec un variant nouveau….
Donc il y a une « relative protection » au moins pendant quelques mois et il est vraisemblable pour le moment que cela se passera comme pour les autres infections, comme la grippe. Bien sûr cette immunité ne protégera pas éternellement mais elle protégera pendant un certain temps.
Ces éléments amènent sur le fait que l’on va continuer à voir apparaitre de nouveaux variants mais que notre passé (sur un an) devrait protéger relativement la population dans laquelle cela a beaucoup sévi. »
Sources :
- IHU Méditerranée-Infection : Augmentation dramatique du taux de mutation de cov-2 et du taux de mortalité faible au cours de la deuxième épidémie de l’été à Marseille (anglais)
- Gilead Laboratoires
- Download Full U.S. Prescribing Information (Informations complètes sur les prescriptions américaines)
- Download Patient Information (Informations destinées aux patients)
- U.S. Emergency Use Authorization for Pediatric Patients (Autorisation d’utilisation d’urgence pour les patients pédiatriques aux États-Unis)
- OMS – L’OMS ne recommande pas l’administration de remdesivir aux patients COVID-19
- ONU – Covid-19 : l’OMS déconseille l’utilisation du remdesivir