L’Association Française des Malades de la Thyroïde (AFMT) vient de recevoir, pour avis, le rapport d’expertise sur le Levothyrox livré au magistrat instructeur par les experts judiciaires désignés par le TGI de Marseille dans ce scandale sanitaire qui dure depuis plusieurs années.
L’AFMT salue la qualité de ce rapport d’expertise, et proposera des compléments d’expertise dans les délais impartis.
Mais dès aujourd’hui, l’AFMT exprime sa satisfaction en constatant que toutes les initiatives dont elle avait été à l’origine sont validées par l’expertise judiciaire. Sans trahir le secret de l’instruction, l’AFMT peut d’ores et déjà trouver confirmation de plusieurs données qu’elle a produites depuis novembre 2017 :
1/ Le questionnement des patients était légitime en raison de l’absence de preuve de substituabilité entre le Levothyrox AF et le Levothyrox NF, c’est à dire de la possibilité d’un déséquilibre des concentrations chez certains patients.
2/Les techniques d’analyse utilisées par le laboratoire Merck, et validées par l’ANSM, ne permettaient pas de mettre en évidence des « incompatibilités physico-chimiques » des excipients nouveaux, mannitol et acide citrique, avec la levothyroxine. Or les techniques d’analyse thermique bien connues, permettent de démontrer ces interactions physique avec la LT4, et leur impact en tenue de « dissolution, biodisponibilité et absorption intestinale ».
Ancienne et nouvelle formule
3/Concernant la bio-équivalence des formules, les travaux de l’équipe « Toutain et Coll. » sont légitimes : si la « bio-équivalence moyenne » est bien la méthode requise règlementairement seule la « bio-équivalence individuelle » permet d’établir la substituabilité.
Il n’est donc pas possible d’affirmer, comme l’ont toujours fait le laboratoire et l’ANSM, que la nouvelle formulation du Levothyrox est interchangeable avec l’ancienne pour tous les patients. Rien ne garantissait que la substitution directe de l’ancienne formule par la nouvelle ne provoquerait aucun effet secondaire, quelle que soit la situation clinique du patient. Feu « l’effet Nocebo » !
L’AFMT produira prochainement auprès du magistrat les compléments d’analyses qu’elle souhaite pour préciser certaines données physico-chimiques déjà présentées par l’expertise.
Intérêt du patient et intérêts particuliers
L’AFMT réaffirme sa détermination, au service des patients et de la santé publique, près de 12 ans après le scandale du Mediator, et après les conclusions qui pourront être données à la crise sanitaire liée au « Levothyrox », pour que d’autres drames sanitaires sériels ne puissent de reproduire.
Il est nécessaire que les laboratoires, l’Agence du médicament et sociétés savantes n’agissent que dans l’intérêt du patient et de la santé publique, au lieu d’intérêts particuliers.
C’est la raison pour laquelle l’AFMT avait choisi d’emblée la longue procédure de plainte pénale et qu’elle avait mené par ses propres ressources les études scientifiques dont la justification est désormais éclatante.