Les ménages de Bourgogne-Franche-Comté, sont ceux de France, qui se chauffent le plus au fioul (Insee).
En Bourgogne-Franche-Comté, comme en France, les foyers se chauffent en premier lieu au gaz de ville. Il est utilisé par plus d’un tiers des ménages. Vient ensuite l’électricité employée à cette fin par 20 % des ménages de la région, puis le bois et le fioul, dont les chaudières sont peu à peu destinées à disparaître suite aux annonces, cette semaine, du gouvernement.
Interdit après 2022
Dans la région, près de 206 300 foyers font principalement usage du fioul pour chauffer leur logement. Cela représente 16 % des ménages de la région qui sont ainsi directement concernés par l’annonce cette semaine par le gouvernement, qu’à partir du 1er janvier 2022, les remplacements d’installations au fioul seront interdits, tout comme a fortiori la mise en place de nouvelles installations. La Bourgogne-France-Comté est la région de France où les foyers se chauffent le plus souvent avec ce combustible. Cet usage est d’un niveau proche en Grand-Est et Bretagne, 15 %, plus fréquent qu’en moyenne en France métropolitaine, 11 %, et bien plus qu’en Île-de-France, 6 % et Corse, 3 %.
Beaucoup de logements anciens
Si la Bourgogne-Franche-Comté est très concernée, c’est que le chauffage au fioul concerne davantage les logements anciens et les maisons. Or, le parc de résidences principales est dans la région à la fois ancien, la moitié des résidences principales ont été construites avant 1970 contre 45 % en moyenne dans l’Hexagone, et à la fois très tourné vers l’habitat individuel, à 64 % contre 56 % en moyenne au plan national. En effet, les très vieux logements, ceux construits avant 1919, sont davantage chauffés au fioul que les plus récents, ceux achevés après 2006, 21 % contre 3 %. Les maisons utilisent également davantage ce combustible que les appartements, 21 % contre 6 %.
Un combustible plus onéreux que le gaz et en perte de vitesse
Le fioul est de plus en plus délaissé, comme moyen pour se chauffer, au bénéfice d’autres combustibles. La part de résidences principales chauffées par celui-ci ne cesse de décroître, elle a été divisée par deux en 35 ans en Bourgogne-Franche-Comté.
Le gaz lui est notamment préféré lorsque les logements bénéficient d’un raccordement car il est moins onéreux (8,63 € TTC pour 100 kwh contre 10,25 € en novembre 2018). Il bénéficie en outre d’une continuité d’approvisionnement alors que celui en fioul est à la charge du consommateur qui doit vérifier la quantité du combustible restant dans sa cuve et commander une nouvelle livraison. Le gaz rejette également moins de gaz à effets de serre2 : 234 g de CO2 par kWh contre 300.
Le Jura et la Haute-Saône davantage concernés, que la Côte-d’Or et la Saône-et-Loire
Dans le Jura et la Haute-Saône, le fioul est plus souvent utilisé par les ménages pour se chauffer : 21 % l’utilisent principalement pour cet usage. La Haute-Saône a d’ailleurs, dans la région, le parc de logements le plus tourné vers les maisons.
Le fioul apparaît également particulièrement utilisé dans le Doubs, malgré la moindre présence de maisons et de logements anciens. Il est davantage utilisé sur les plateaux et en montagne. Les appartements du département l’emploient un peu plus fréquemment qu’en moyenne dans la région, 9 contre 6 %.
L’usage du fioul est moindre dans la Nièvre et L’Yonne, départements pourtant très pourvus en logements individuels et anciens.
Le fioul est relativement peu utilisé dans le Territoire de Belfort, milieu surtout urbain où le parc de logements s’y prête moins, avec davantage d’habitations collectives. Il en va de même et pour les mêmes raisons en Côte-d’Or, qui comprend toutefois quelques territoires ruraux au nord et à l’est bien davantage concernés.
Le département de la Côte-d’Or dans son ensemble et celui de la Saône-et-Loire sont ceux de la région où le fioul est le moins utilisé, par 12 à 13 % des ménages.