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Législatives : Macron sème le chaos à droite comme à gauche

Les élections législatives anticipées rebattent les cartes au sein des états-majors politiques. Macron, lui, refusera de démissionner dans l’hypothèse d’une victoire du RN.

Conférence de presse d'Emmanuel Macron en 2019 sur les retraites (capture Dailymotion)
Conférence de presse d’Emmanuel Macron en 2019 sur les retraites (capture Dailymotion)

Le temps presse. Les élections législatives anticipées auront lieu les 30 juin et 7 juillet 2024. Il reste peu de temps aux états-majors politiques pour s’organiser et surtout pour se rabibocher après les violentes querelles des Européennes. Le temps n’est plus aux palabres inutiles, mais à la réconciliation.

Un accord électoral entre les LR et le RN

Ça chauffe à droite. Si le Rassemblement National confirme sa percée électorale dans les urnes du 7 juillet, il enverra plus de 200 députés à l’Assemblée. C’est beaucoup, évidemment, mais pas assez pour obtenir la majorité absolue, soit 289 députés. Le parti de Marine Le Pen devra donc consentir des alliances. Une première étape a été franchie, semble-t-il, avec Marion Maréchal (5,5%) qui pourrait revenir au sein de la famille, n’en déplaise à Eric Zemmour peu enclin à s’associer avec le RN. Mais le compte n’y est toujours pas.
La main tendue aux Républicains semble en bonne voie. Leur président, Eric Ciotti souhaite, dit-il sur TF1, « une alliance avec le RN, tout en restant nous-mêmes ».
Un séisme dénoncé par les ténors du parti. Laurent Wauquiez, Valérie Pécresse ou encore Michel Barnier s’insurgent contre cette option. Le président des députés LR à l’Assemblée nationale Olivier Marleix appelle Éric Ciotti à démissionner.

Le nouveau Front Populaire

Ça chauffe aussi à gauche car il faut répondre urgemment à l’incroyable score de Jordan Bardella (32%) dimanche dernier. Les dirigeants d’EELV, du PS, de LFI et du PCF ont décidé de constituer un Nouveau Front Populaire en vue des législatives. Fabien Roussel, Manuel Bompard, Marine Tondelier et Olivier Faure ont fait « le serment de rester unis jusqu’à la victoire ».
Leur programme ? Il n’est pas encore arrêté. Les leaders de gauche doivent se retrouver ce mardi 11 juin pour poursuivre les négociations. Il s’agit d’élaborer « un programme de ruptures sociales et écologiques » et d’une liste de candidats.
Mais Raphaël Glucksmann (Place Publique, 14% aux Européennes) n’était pas présent au siège d’Europe Ecologie Les Verts, lundi soir. En tout cas, il ne veut pas entendre parler de Jean-Luc Mélenchon qui, d’ailleurs, se fait très discret. Cependant, le mouvement de Raphaël Glucksmann qui propose l’ancien leader de la CFDT, Laurent Berger, pour aller à Matignon, appelle « à rejoindre les cortèges » prévus ce week-end à l’appel de la CFDT, la CGT, l’UNSA, la FSU et Solidaires qui veulent « manifester le plus largement possible » contre l’extrême droite.

Macron en marche arrière

Pendant ce temps, Emmanuel Macron repart en campagne. Au grand dam de son entourage et de ses supporters de Renaissance. Il multiplie ses apparitions à la télé (Le Crayon, sur Youtube) puis dans les JT, lors d’une conférence de presse prévue mercredi 12 juin.
Or, chaque fois que Macron prend la parole, il fait gagner des points à son opposition. Un conseiller de l’exécutif s’énerve : « C’est un repoussoir, il va polluer notre campagne ». Un autre ajoute : « C’est un enfer, qu’il se taise. »
L’intéressé n’en a cure. D’ailleurs, il affirme qu’en cas de victoire du Rassemblement national aux législatives, il ne démissionnera pas. Il l’a dit au Figaro en ces termes : « Ce n’est pas le RN qui écrit la Constitution, ni l’esprit de celle-ci. Les institutions sont claires, la place du président, quel que soit le résultat, l’est aussi. C’est un intangible pour moi ».
En d’autres termes : étripez-vous tant qu’il vous plaira, moi, je reste !

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