Alors que les chiffres économiques du 4ᵉ trimestre 2024 viennent d’être publiés, la situation de la France se dégrade sensiblement avec une baisse du PIB de 0,1%, marquant le début d’une récession, analyse l’économiste Marc Touati. Le budget 2025, loin d’apporter des solutions, risque d’aggraver la situation.
Un contexte économique alarmant
Le PIB français a reculé de 0,1% au quatrième trimestre 2024, principalement soutenu par la consommation des ménages et la dépense publique, tandis que l’investissement des entreprises chute pour le cinquième trimestre consécutif. Le taux de chômage atteint désormais 7,8%, plaçant la France au 5ᵉ rang des pays européens les plus touchés.
Le budget 2025 contesté
Le budget 2025 prévoit une augmentation des dépenses publiques de 41 milliards d’euros, portant le total à plus de 1700 milliards d’euros. Parallèlement, de nouvelles taxes sont introduites : hausse des frais de notaire, triplement de la taxe sur les billets d’avion, augmentation de la TVA sur les chaudières à gaz et hausse de l’impôt sur les sociétés de 25% à 37% pour les grandes entreprises.
La crise immobilière s’amplifie
Le secteur immobilier connaît sa plus grave crise depuis des années avec 14 trimestres consécutifs de baisse de l’investissement. Les prix chutent significativement dans les grandes villes, avec des baisses allant jusqu’à -21,3% à Lyon par rapport aux sommets de 2021-2022.
Des perspectives inquiétantes
Les prévisions pour 2025 sont pessimistes : le déficit public pourrait atteindre 6% du PIB, tandis que la dette publique pourrait approcher les 120% du PIB. L’Allemagne, principal partenaire économique de la France, connaît également des difficultés avec six trimestres consécutifs de croissance négative, une situation inédite depuis la réunification.
La seule note positive vient de la Banque centrale européenne qui a baissé ses taux d’intérêt à 2,90%, mais cette mesure pourrait être insuffisante face à une inflation qui reste préoccupante à 2,5% dans la zone euro.