En 2017 dans le Grand Est, 92 % des habitants résident dans l’aire d’attraction d’une ville : 42 % dans les pôles, où se concentrent aussi les emplois, et 50 % dans leurs couronnes.
Les aires de plus de 200 000 habitants regroupent 56 % de la population régionale et gagnent des habitants au cours de la dernière décennie, à l’inverse des autres espaces de la région.
87 aires d’attraction des villes dans le Grand Est
La région Grand Est comprend 87 aires d’attraction des villes sur les 699 que compte le territoire national. S’étendant sur 3 847 communes, ces aires regroupent 92 % de la population. L’aire d’attraction d’une ville définit l’étendue de son influence sur les communes environnantes. Une aire est composée d’un pôle, espace dense en population et en emplois, et d’une couronne, zone d’influence déterminée par les déplacements domicile-travail (méthode). Au sein du pôle, la commune la plus peuplée est appelée commune-centre. Le zonage en aires d’attraction des villes succède au zonage en aires urbaines de 2010, et permet d’étudier les disparités territoriales selon la taille des aires et en distinguant centre et périphérie.
Onze aires comptent plus de 200 000 habitants et représentent ensemble 56 % de la population régionale : il s’agit des six aires d’attraction de Strasbourg, Nancy, Mulhouse, Metz, Reims et Troyes, des trois aires transfrontalières de Luxembourg, Sarrebruck et Bâle – Saint-Louis, ainsi que des aires de Paris et de Dijon, qui s’étendent sur 10 communes dans la région.
Treize aires comptent entre 50 000 et 200 000 habitants, et totalisent 20 % des habitants du Grand Est. Enfin, la région compte 63 aires de moins de 50 000 habitants abritant 16 % de la population régionale.
Dans la région, 42 % des habitants vivent dans des pôles, soit moins qu’au niveau national (51 %), mais dans une proportion proche de celle observée hors Île-de-France. Au sein des pôles, 70 % des habitants vivent dans la commune-centre contre 55 % pour la France entière, en raison de l’étendue du pôle parisien. Les couronnes de ces pôles regroupent la moitié des habitants du Grand Est, soit davantage qu’au niveau national. Ces chiffres sont très proches de ceux observés à l’échelle de la province.
Par ailleurs, 1 274 communes sont situées hors de l’attraction des villes. Elles regroupent 8,1 % des habitants de la région, soit un peu plus d’un point de plus qu’au niveau national, et plus du quart de la surface régionale.
Les communes-centres regroupent près d’un emploi sur deux
Au sein des pôles, les communes-centres abritent 45 % des emplois de la région. Elles offrent 155 emplois pour 100 actifs occupés qui y résident, soit 2 de moins qu’au niveau national. Ce taux de couverture de l’emploi varie toutefois sensiblement selon les communes-centres des grandes aires, de 132 à Reims à 170 à Metz. Les autres communes des pôles représentent 12 % des emplois du Grand Est, et les couronnes 37 %. Ces dernières offrent nettement moins d’emplois qu’elles n’abritent d’actifs occupés (64 pour 100), car une partie des actifs qui y résident vont travailler dans les pôles.
Seules les grandes aires gagnent des habitants
En dix ans, de 2007 à 2017, la population du Grand Est n’a pratiquement pas augmenté (+ 0,1 % par an), et diminue même ces dernières années. Les aires de moins de 200 000 habitants perdent des habitants, tandis que celles de plus grande taille voient leur population augmenter. Les aires transfrontalières de Luxembourg et Bâle – Saint-Louis, ainsi que les aires de Strasbourg et Troyes sont celles qui gagnent le plus d’habitants : la croissance démographique y atteint au moins + 0,5 % par an. Dans la région, les aires de plus de 200 000 habitants sont toutefois moins dynamiques démographiquement que dans l’ensemble de la France.
Le mouvement de périurbanisation ralentit
Au sein des aires d’attraction des villes de la région, ce sont les couronnes qui gagnent des habitants, tandis que les pôles voient leur population diminuer légèrement (+ 0,3 % et – 0,1 % en moyenne par an entre 2007 et 2017), en lien avec un fort déficit migratoire dans les communes-centres. Dans les couronnes périurbaines, le dynamisme démographique a cependant nettement ralenti sur la période récente : entre 2012 et 2017, le nombre d’habitants augmentait au rythme de + 0,1 % par an, contre + 0,5 % par an entre 2007 et 2012. Les communes hors attraction des villes voient leur population se réduire de plus en plus (- 0,4 % par an sur la période récente, entre 2012 et 2017, mais – 0,1 % par an sur dix ans).
Lola Lercari, Sophie Villaume (Insee)