Deux ados explorent une grotte aux vertus mystérieuses dans le film d’animation de Tomohisa Taguchi, poétique, fantastique, mélancolique.
Caché dans une forêt, derrière une mare, apparait un curieux triangle dans la roche. C’est le Tunnel d’Urashima, une grotte aux vertus mystérieuses, le lieu magique du film du cinéaste japonais Tomohisa Taguchi, « Tunnel to Summer » (sortie le 5 juin). Présenté au Festival d’Annecy où il a obtenu le Prix Paul Grimault, ce long-métrage d’animation est une adaptation d’un manga de Mei Hachimoku, illustré par Kukka.
Après une rencontre sur un quai de gare, un jour de pluie, deux ados vont explorer progressivement ce curieux tunnel, Kaoru un jeune homme un peu timide et Anzu une jeune fille un peu rebelle, nouvelle dans le lycée. Ensemble, au fil de rencontres clandestines, ils entament une aventure commune en allant toujours un peu plus loin, plus profondément, dans ce passage qui a la réputation d’exaucer les vœux de ceux qui y pénètrent. Légende ou réalité, Kaoru voudrait revivre des moments avec sa petite sœur morte accidentellement, et pourquoi pas la ressusciter. Anzu, qui veut devenir dessinatrice, mangaka, recherche quant à elle les pages d’un manga disparu.
Mais voilà, quelques secondes passées dans le tunnel et il s’est écoulé des heures à l’extérieur ; le temps s’y accélère, faisant perdre de la durée de vie dans le « vrai » monde. Il y a ainsi de la poésie, du fantastique, et de la mélancolie dans ce film au chouette graphisme de manga, qui évoque l’adolescence et ce temps qui passe trop vite.
Patrick TARDIT
« Tunnel to Summer », un film de Tomohisa Taguchi (sortie le 5 juin).