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« Pig », copains comme cochon

Nicolas Cage incarne un bien curieux homme des bois dans le film singulier de Michael Sarnoski, sélectionné au Festival de Deauville.

Nicolas Cage incarne un ermite retiré du monde, il vit dans la forêt et cherche des truffes avec sa truie, qui va lui être volée en pleine nuit.

Un vieil homme chevelu, barbu, qui traîne dans la forêt avec un cochon pour seul compagnon, et semble survivre dans une cabane au fond des bois. Telles sont les premières images de Nicolas Cage dans « Pig », premier long-métrage de Michael Sarnossi (sortie le 27 octobre), présenté en compétition au Festival du Cinéma Américain de Deauville. On s’apprête alors à découvrir un film sur la glorification de la nature, à vivre une nouvelle expérience sauvage, en compagnie d’un acteur habité aux transformations physiques. Effectivement, l’ermite retiré du monde et sa truie cherchent ensemble des truffes au pied des arbres ; l’homme siffle l’animal comme un chien, lui prépare des petits plats, et tous deux semblent vivre apaisés, tranquilles, loin du monde civilisé.

Mais finalement, cela ne dure qu’un court temps, car il est agressé en pleine nuit, et sa chère chercheuse truffière est volée, envolée, enlevée. Le solitaire est contraint de sortir de sa forêt, et nous avec, la suite sera urbaine ; de la paix des arbres, on passe aux violences de la ville. Aidé par le jeune Amir (Alex Wolff), acheteur de ses truffes pour la grande restauration, l’homme des bois fait son retour à la civilisation, d’où il avait disparu il y a une quinzaine d’années et où plus personne ne l’attend. « Tu n’existes plus », lui dit un ancien « ami ».

De la forêt aux bas-fonds de Portland

« Je veux mon cochon », répond l’homme fâché, peu bavard, qui recherche son animal de compagnie jusque dans les bas-fonds de Portland ; il est prêt à tout, même à servir de punching-ball dans un « fight club » pour personnel de cuisines. S’il avait déjà l’air d’un clochard, il est de plus en plus abîmé, blessé, au fur et à mesure du récit, laissant déborder sa rage, fallait pas l’énerver ! Nicolas Cage fait ainsi une prestation hallucinante dans les guenilles de cet homme dont ne savait rien, et dont on saisit progressivement des bribes de son passé.

Original et singulier, « Pig » n’est pas le simple récit d’une amitié entre un homme et un cochon, c’est aussi un film sur la famille, la relation père-fils, le drame, le deuil, la survie… Et dans lequel on devine une belle et forte influence du cinéma des frères Coen ; le film de Michael Sarnoski s’apparente effectivement à leurs histoires et personnages souvent incongrus, et c’est aussi ce qui en fait le charme.

Patrick TARDIT

« Pig », un film de Michael Sarnoski, avec Nicolas Cage (sortie le 27 octobre).

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