Alors que sort le troisième film avec Jean Dujardin dans le costar de l’espion, un dico signé Philippe Durant révèle tout de l’agent secret made in chez nous.
« Agent secret par profession, tireur d’élite par nécessité, astucieux de naissance, bagarreur par goût, casse-cou à l’occasion, charmeur de nature… », tel est Hubert Bonisseur de la Bath, alias OSS 117. Le fameux agent secret revient pour de nouvelles aventures avec « Alerte rouge en Afrique noire », troisième film dans lequel Jean Dujardin enfile le costar de l’espion français. Présenté en clôture du Festival de Cannes, et enfin en salles (sortie le 4 août), cet épisode est réalisé par Nicolas Bedos alors que les deux précédents (« Le Caire, nid d’espions » et « Rio ne répond plus »), l’avaient été par Michel Hazanavicius (avant de tourner « The Artist » avec Dujardin).
Pour cette nouvelle mission, OSS 117 va devoir agir en continent africain (un autre monde pour lui), et exceptionnellement faire équipe avec un jeune collègue (une plaie pour ce solitaire), OSS 1001 (interprété par Pierre Niney). Mais pour tout, tout, tout savoir de l’espion qui n’aime pas le froid, voici « OSS 117, le dico », concocté par Philippe Durant, cinéphage qui avait déjà dico-isé « Les Tontons flingueurs », et rédigé de nombreuses biographies (Belmondo, Ventura, Gabin, Blier, Audiard, Trintignant…).
Héros de cinéma avant un certain 007
De « Aigles de Khéops » à « Zéphyrine », ce dico est bourré d’infos sur le héros virevoltant, aux multiples conquêtes et dangereuses aventures à travers le monde, créé par l’écrivain français Jean Bruce, en 1949. Personnage principal de 265 volumes vendus à 75 millions d’exemplaires, héros de papier avant James Bond, il le fut aussi sur grand écran avant « 007 », dès 1957. OSS 117 est ainsi à l’affiche d’une dizaine de films, dont quatre tournés par André Hunebelle dans les années 60 (avec notamment « Banco à Bangkok » et autre « Furia à Bahia »).
Sérieux, premier degré, et macho, l’agent secret made in chez nous a d’abord œuvré dans les rangs de la CIA, avant d’espionner au service de l’Etat français. Exotisme, action, superbes créatures, mais aussi humour et second degré, il a été relancé par les films d’Hazanavicius, scénarisés par Jean-François Halin (ancien auteur des « Guignols »), et interprétés par un Jean Dujardin plus belmondesque que jamais. « Dernier rempart contre la barbarie et la bêtise humaine », et malgré son grade de colonel il assume désormais une certaine crétinerie et d’innombrables défauts : chauvin, misogyne, colonialiste, arrogant, idiot, égoïste, homophobe… et on en passe bien d’autres.
Mais Hubert l’assure : « Il y aura un 0SS 1002. Puis un 1003. Un 1004, sans doute. 1005, qui sait ? Mais OSS 117 sera toujours là, lui ! ».
Patrick TARDIT
« OSS 117, le dico », par Philippe Durant (Editions Hors Collection/19€). « Alerte rouge en Afrique noire », réalisé par Nicolas Bedos (sortie le 4 août).
