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 La délicieuse « Saveur des ramen »

Avec une efficace recette, famille plus cuisine, le film de Eric Khoo a des vertus apaisantes.

C'est en apprenant les recettes de sa grand-mère que Masato va pouvoir apaiser les douleurs familiales.
C’est en apprenant les recettes de sa grand-mère que Masato va pouvoir apaiser les douleurs familiales.

C’est un film qui voyage entre le Japon et Singapour qu’a mijoté le cinéaste singapourien Eric Khoo, avec « La saveur des ramen » (sortie le 3 octobre). Masato, le personnage principal (joué par Takumi Saito), est d’ailleurs un jeune japonais né d’un père japonais et d’une mère singapourienne, qui a vécu ses premières années à Singapour et n’est rentré au Japon qu’après la mort de sa mère.

Masato travaille dans le petit restaurant familial de ramen avec son père, qui ne s’est pas remis de la disparition de son épouse, et se considère comme « un raté ». Il n’a certainement pas eu la brillante carrière de chef qui l’attendait, mais ce qu’il a raté c’est surtout la relation avec son fils unique.

Après la mort de ce père, qu’il retrouve allongé sur le sol de la cuisine, Masato part sur les traces de ses parents, de sa famille, à Singapour. L’orphelin a quelques souvenirs en tête, et en mains l’album-photos des jours heureux, et le journal intime de sa mère, un journal plein de chagrin, écrit en mandarin, langue qu’il ne connaît pas.

Une réconciliation en douceur

Sur place, avec l’aide d’une charmante et serviable blogueuse, il va retrouver son oncle, et sa grand-mère, qui avait rejeté, renié, sa propre fille. Sa faute, être tombée amoureuse d’un Japonais, alors que n’étaient pas éteints les traumatismes de la Seconde Guerre Mondiale, et la brutale occupation de Singapour par le Japon. Alors qu’il voulait retrouver le goût des plats de sa maman, Masato rouvre les blessures de sa famille.

La réconciliation va pourtant se faire en douceur, grâce à la cuisine, en mélangeant des plats typiques populaires, le bak kut teh de Singapour et les ramen japonais. Les spectateurs qui avaient déjà salivé devant « Les délices de Tokyo » de Naomi Kawase vont également dévorer « La saveur des ramen ». Avec un bouillon de nouilles et une soupe de porc, Eric Khoo applique une recette efficace, mélangeant une histoire de famille et le régal de la cuisine. Ce film délicieux a ainsi des vertus apaisantes, réconfortantes, et le bon goût des autres.

Patrick TARDIT

« La saveur des ramen », un film de Eric Khoo (sortie le 3 octobre).

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