Après avoir atteint un sommet en 2022 avec 490 000 entrées, les flux migratoires vers la France diminuent de 5% en 2023, tout en restant à un niveau élevé. Une tendance qui s’accompagne d’une montée en qualification des nouveaux arrivants (Insee).
Une croissance démographique portée par l’immigration
La population française continue de croître grâce à l’apport migratoire. Entre janvier 2021 et janvier 2022, elle s’est accrue de 270 000 personnes, avec un solde naturel de 80 000 naissances nettes et un solde migratoire de 190 000 personnes.
L’année 2021, marquée par la persistance de la crise sanitaire, a présenté une particularité notable : le nombre d’entrées de personnes non-immigrées (nées en France ou françaises nées à l’étranger) a dépassé celui de leurs sorties, générant un solde migratoire positif de 30 000 personnes, contrairement aux tendances habituelles. Pour les personnes immigrées, le solde s’est établi à 159 000, en légère progression par rapport à 2020, mais en deçà des niveaux pré-pandémie.
2022 : un pic migratoire lié aux crises géopolitiques
L’année 2022 a marqué un tournant avec la fin de la crise sanitaire et l’émergence de nouveaux défis géopolitiques. Les conflits en Ukraine et la situation en Russie ont provoqué d’importantes arrivées de ressortissants européens non membres de l’Union européenne. Le nombre de personnes immigrées entrées en France pour au moins un an a ainsi atteint un pic historique de 490 000.
Cette hausse exceptionnelle reflète la capacité d’adaptation de la France face aux crises internationales, tout en soulignant l’impact des événements géopolitiques sur les flux migratoires.
Un recul en 2023, mais des niveaux toujours élevés
En 2023, une inflexion s’observe avec une diminution de 5% des entrées par rapport à 2022. Cette baisse concerne particulièrement les personnes immigrées originaires d’Europe, suggérant une normalisation progressive après les mouvements exceptionnels liés au conflit ukrainien.
Malgré ce recul, les niveaux restent substantiels avec 347 000 personnes immigrées arrivées en 2023, soit un chiffre nettement supérieur aux 234 000 enregistrées en 2006.
Une diversification des origines et une montée en qualification
La géographie migratoire française s’est profondément transformée au cours des deux dernières décennies. L’Europe, qui représentait 44% des nouveaux immigrés en 2006, n’en compte plus que 28% en 2023. L’Afrique devient le premier continent d’origine avec 45% des entrées, témoignant d’une diversification croissante des flux.
La composition par genre évolue également, avec une légère diminution de la part des femmes depuis les années 2010. Elles représentent 51% des arrivées en 2023, contre 53% en 2006, tout en conservant une position majoritaire.
Des profils de plus en plus qualifiés
L’élévation du niveau de formation constitue l’une des évolutions les plus marquantes. En 2023, 52% des personnes immigrées de 25 ans et plus entrées sur le territoire possédaient un diplôme de l’enseignement supérieur, contre 41% en 2006.
Cette montée en qualification se traduit sur le marché du travail où les nouveaux immigrés occupent principalement des postes de cadres très qualifiés ou, à l’inverse, des emplois d’ouvriers et d’employés peu qualifiés, révélant une polarisation des professions.