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Bayrou offre une alliance à Macron

Le patron du MoDem n’est donc pas candidat à la présidentielle. Mais son offre d’alliance, et non pas de ralliement, est conditionnée par plusieurs exigences.

François Bayrou ne sera pas candidat
François Bayrou ne sera pas candidat (capture)

Au cours d’une conférence de presse au siège de son mouvement politique, cet après-midi, François Bayrou s’est enfin décidé. Il ne sera pas candidat, pour la quatrième fois, à l’élection présidentielle. Cependant le patron du MoDem estime que la situation en France est grave, « exceptionnelle » même et qu’il faut y apporter « une réponse exceptionnelle. »
Il ne se présentera pas car « la dispersion des suffrages ne peut qu’aggraver les périls ». Mais il fait une offre d’alliance à Emmanuel Macron. « Je lui dis : le danger est trop grand, il faut changer les choses et le faire d’urgence, unissons nos forces pour y parvenir ».

Moralisation de la vie publique

Bayrou énumère cependant ses « exigences » avant de soutenir Macron. Il veut d’abord « un vrai changement des pratiques et non pas un recyclage des pratiques anciennes ». Il demande aussi « expressément que le programme présenté par Macron comporte une loi de moralisation de la vie publique, notamment sur la lutte contre les conflits d’intérêts… Je refuse, comme j’ai refusé toute ma vie, que de grands intérêts prennent la vie publique en otage. Je ne céderai rien sur la séparation de la politique et de l’argent. »
Il dénonce : « le dévoilement des affaires révèle l’existence de privilèges et de dérive mais, ce qui est plus choquant encore, l’acception tacite et presque unanime de ces abus… Je veux souligner que l’un des arguments utilisés me choque particulièrement. Il est répété à longueur de temps que tout le monde fait ça. Je veux dire ici que ce n’est pas vrai et que c’est infamant pour la majorité des élus français. »

« Un danger majeur »

Bayrou veut également introduire la proportionnelle aux élections législatives. Car il n’est pas normal, dit-il, que deux tiers de Français ne soient pas représentés.
« Je crois que cette alliance peut être une entente d’homme à homme, de courant à courant » explique François Bayrou après avoir souligné que « la majorité des Français ne sait pas aujourd’hui pour qui voter… Un peuple qui ne croit plus à sa vie publique est un peuple en danger. »
La menace de Marine Le Pen représente pour lui « un danger majeur et immédiat pour notre pays et pour l’Europe » car « en seul scrutin nous pouvons choisir l’échec de la France et la déchirure de l’Union européenne. »
Toute la question désormais est de savoir quelle réponse va faire Emmanuel Macron, même si l’on sait que les deux hommes se sont rencontrés la semaine dernière. En tout cas, cette alliance est de nature à plomber encore plus la candidature de François Fillon, empêtré dans le scandale des emplois fictifs de son épouse et de ses enfants.

M.G.

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