Le cinéaste israélien Ofir Raul Graizer raconte avec délicatesse une romance homosexuelle.
Chaque fois qu’il vient à Berlin, l’Israélien Oren (Roy Miller) consacre sa première visite à une pâtisserie de quartier, en déguste sur place les gâteaux, et craque également pour Thomas le jeune pâtissier (Tim Kalkhof). Ainsi débute « The Cakemaker », premier long-métrage de Ofir Raul Graizer (sortie le 6 juin). Le cinéaste israélien s’est inspiré « de faits réels », d’un homme qu’il connaissait et menait une double vie, pour concocter cette tendre histoire d’amour et de deuil.
Car Oren a une autre vie à Jérusalem, une famille, une femme, un enfant. Reparti une fois de plus « chez lui », Oren ne donne plus de nouvelles, et Thomas attend son retour qui tarde. Oren ne reviendra jamais, tué dans un accident de voiture. Thomas décide alors d’aller à Jérusalem, où il se fait embaucher incognito par la veuve de son ancien amant, Anat (Sarah Adler). Dans ce petit café, il se fait apprécier par sa gentillesse, son talent de pâtissier, son charme…
Coup de cœur des 22èmes Rencontres du Cinéma de Gérardmer, où il avait été présenté en avant-première, « The Cakemaker » est un film délicat, mélancolique, infiniment sensible. Ofir Raul Graizer, qui a d’abord travaillé dans la gastronomie avant de faire du cinéma, met en place sa dramaturgie dans des scènes de cuisine. Tout en confectionnant de délicieux gâteaux, Thomas conserve son secret et a l’impression de se rapprocher d’Oren, de ce qu’était sa vie à Jérusalem, sans pouvoir en faire son deuil ; mais il n’est pas juif, est allemand, et sa présence n’est finalement pas la bienvenue pour tout le monde dans cette ville, où il voulait juste être proche de son cher disparu.
Patrick TARDIT
« The Cakemaker » , un film de Ofir Raul Graizer (sortie le 6 juin).