Les incidents à répétition à la SNCF agacent sérieusement les voyageurs. Bernard Aubin, secrétaire général de la Fédération indépendante du rail et des syndicats des transports (FiRST) donnent quelques pistes pour améliorer les choses.
1) Rétablir la maintenance préventive. Productivité oblige, les installations ne sont plus entretenues comme par le passé. Les agents, en nombre réduit, interviennent essentiellement lorsque la panne est déclarée. Le client paie ainsi les « économies » réalisées par la SNCF. Au final, la SNCF est également perdante !
2) Reconfigurer les installations, de manière à ce qu’une panne isolée ne provoque pas le chaos. Les cahiers des charges de nombreuses installations « modernes », souvent aux périmètres démesurés, n’ont pas intégré le besoin de fonctionnement en mode dégradé ni autres plans B. Les nouvelles installations se doivent d’intégrer une évolution en ce sens. Les anciennes doivent, lors de leur modernisation, bénéficier de la même évolution.
3) Réorganiser le fonctionnement interne de la SNCF : moins de technocratie, plus d’efficacité. La segmentation des services, les organisations à l’américaine, la négation des contraintes imposées par la technique ont totalement désorganisé la SNCF. Il est temps d’y restaurer un mode de fonctionnement basé sur le bon sens.
4) Cesser les incantations sur la qualité de service. La méthode Coué a démontré ses limites. S’interdire aussi les effets de scène style « la situation est intolérable, le Ministre va gronder la méchante SNCF ». La remise à niveau du réseau nécessite des moyens financiers et humains. Il appartient au pouvoir politique, tutelle de la SNCF, de faire les choix qui s’imposent…ou s’assumer les non-choix… Rappelons que des milliers de postes de cheminots sont supprimés année après année, en dépit de besoins en personnel que nécessitent l’entretien des installations, la conduite et l’acheminement des trains, et l’information des clients.
Un peu de bon sens, d’honnêteté et de bonne volonté, et la SNCF repartira du bon pied !