Du bourrage des urnes au vote électronique, la fraude électorale a toujours existé, dans les dictatures comme dans les démocraties. Il est donc possible de truquer le résultat d’un scrutin, même si c’est compliqué.
Plus que d’autres, ces élections législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet 2024 cristallisent les passions, suscitent des haines et des rancunes, jusqu’à la détestation, jusqu’à la violence, parfois. Car, l’un des enjeux essentiels de ce scrutin, concerne la possible accession au pouvoir de l’extrême droite, en cas de majorité absolue à l’Assemblée (289 députés) du Rassemblement national. D’où la forte mobilisation des électeurs. Le taux de participation annoncé par les instituts de sondage serait de 63,6 % dimanche 30 juin. Il n’était que de 47,5% en 2022 ! En outre, le ministère de l’Intérieur a enregistré plus de 2,2 millions de votes par procuration (deux fois plus qu’en 2022) et 410.000 Français de l’étranger ont d’ores et déjà voté via Interner (contre 250.000 seulement en 2022).
Les limites de la démocratie
À 48 heures du premier tour, tous les sondages donnent le RN de Jordan Bardella largement en tête avec 36% des intentions de vote, suivi par le Nouveau Front Populaire, 28% et les partis favorables au président de la République (Ensemble pour la République) avec environ 20%. Cette envolée du RN inquiète tous ceux qui ne soutiennent pas le parti de Marine Le Pen. De grands démocrates évoquent même « un risque de guerre civile ». Le vote démocratique aurait-il des limites ? Comme celle de ne pas accepter le résultat du vote en faveur de son ou ses adversaires ?
Dans un contexte aussi trouble, la tentation de fraude à ces élections législatives anticipées ne doit donc pas être ignorée. Lorsqu’on n’accepte pas la sanction démocratique (le pouvoir du peuple) c’est que l’on est prêt à tout.
Plateformes et machines à voter
Y compris à tricher. Les articles et les posts sur ce sujet fleurissent sur le net. Boulevard Voltaire, par exemple, consacre un long papier aux liens possible entre une plateforme de procuration et la Macronie.
Il existe aussi des machines à voter dans certaines communes. Pas de bulletins de vote, juste un écran et des boutons. Cela facilite le dépouillement. Sont-elles sûres ? « Il s’agit tout simplement de calculatrices » explique un technicien, la fraude n’est pas possible. En théorie, c’est vrai. Mais…
La fraude, notamment électronique, existe dans de nombreuses dictatures comme dans les grandes démocraties. On le voit à chaque grande élection. De la Russie à la Chine en passant par… les États-Unis.
Le rôle des algorithmes
Le vote électronique est enregistré par une machine qui est contrôlée par un ou des algorithmes. Or, ces formules mathématiques, plus ou moins sophistiquées, ont été conçues par des humains. En théorie toujours, il n’est pas interdit de penser que des personnes malveillantes puissent contrôler les résultats.
C’est ce qu’explique Frédéric Chaumont, analyste programmeur, qui précise le rôle de ces algorithmes sur le réseau social X.
Vrai? Faux? Difficile de savoir. L’idéal, c’est de déposer un bulletin papier dans l’urne et de compter les bulletins un par un lors du dépouillement.