En 2017, 770.000 bébés sont nés en France. Six nouveau-nés sur dix ont des parents qui ne sont pas mariés. Au début du XXe siècle, c’était moins d’une naissance sur dix. (Sylvain Papon, division Enquêtes et études démographiques, Insee)
La part de naissances hors mariage est supérieure à 50 % sur la plus grande partie du territoire. Elle est la plus élevée dans les départements et régions d’outre-mer et dans l’Ouest de la France. Dans l’Union européenne, la France est le pays où la part des naissances hors mariage est la plus élevée.
En 2017, 770000 bébés sont nés en France, soit 14.000 naissances de moins qu’en 2016 (– 1,8 %). Depuis 2014, le nombre de naissances baisse chaque année.
Le nombre annuel de naissances se rapproche du point bas des 25 dernières années en France métropolitaine (711 000 naissances en 1994). Le point haut a été atteint en 2010 avec 802 000 naissances.
60 % des naissances hors mariage
De 1901 à 1978, moins de 10 % des naissances avaient lieu hors mariage, à l’exception de quelques années pendant les deux guerres mondiales.
Depuis 1979, la proportion des enfants nés hors mariage dépasse 10 % et ne cesse d’augmenter. Elle a dépassé 20 % en 1986, 40 % en 1997 et atteint 60 % en 2017. La diffusion du Pacs (Pacte civil de solidarité) et des unions libres, au détriment du mariage, ainsi que le recul de l’âge au mariage ont rendu les naissances hors mariage majoritaires dès 2006. Celles-ci ont pendant longtemps été perçues comme contraires aux normes sociales et les conceptions hors mariage donnaient souvent lieu à un mariage peu après la conception.
Les naissances hors mariage sont dorénavant le fait de couples stables, et les enfants nés hors mariage sont le plus souvent reconnus par leur père : en 2017, 84 % des enfants nés hors mariage ont été reconnus par leur père à la naissance. C’était le cas pour 73 % d’entre eux en 1995 et 39 % seulement en 1975. Plusieurs lois votées depuis 1972 ont progressivement assuré l’égalité des droits des enfants autrefois dits « légitimes » s’ils étaient nés dans le mariage et « naturels » sinon, distinction qui a pris fin en 2009.
D’une région à l’autre
Les naissances hors mariage sont les plus fréquentes dans les départements et régions d’outre-mer (Drom). En 2017, neuf naissances sur dix étaient des naissances hors mariage en Guyane et à Mayotte. En Guadeloupe, en Martinique et à La Réunion, c’est le cas d’environ huit naissances sur dix. En France métropolitaine, c’est à l’Ouest que les naissances hors mariage sont les plus fréquentes : 69,0 % en Bretagne et 67,8 % en Nouvelle-Aquitaine.
À l’inverse, les naissances hors mariage sont plus rares, et non majoritaires, en Île-de-France : 40,4 % dans les Hauts-de-Seine, 43,7 % en Seine-Saint-Denis, 46,7 % dans le Val-de-Marne et 47,0 % à Paris. Bien que légèrement majoritaires, les naissances hors mariage sont moins fréquentes à l’Est que dans le reste du pays. C’est le cas en particulier dans les départements frontaliers de l’Allemagne et de la Suisse.
La France championne d’Europe
En moyenne en 2016, dans l’ensemble de l’Union européenne (UE), 42,6 % des naissances ont lieu hors mariage. Au sein de l’UE, la France détient le record des naissances hors mariage Elles sont majoritaires dans huit pays sur les vingt-huit de l’UE : France, Slovénie, Bulgarie, Estonie, Suède, Danemark, Portugal et Pays-Bas.
À l’inverse, dans huit pays, plus des deux tiers des naissances ont lieu dans le mariage. En particulier en Grèce, avoir un bébé sans être marié est rare : moins d’un cas sur dix. En Pologne, trois bébés sur quatre ont des parents mariés.