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« Zombillénium », c’est mortel !

Ce film d’animation est à la fois un divertissement monstre et une joyeuse comédie sociale.

Humour noir et conte fantastique moderne, c'est d'enfer !
Humour noir et conte fantastique moderne, c’est d’enfer !

Bienvenue en enfer. Bienvenue à « Zombillénium », un film d’animation de Arthur de Pins et Alexis Ducord. Inspiré des bédés du même nom de Arthur de Pins (publiées dans Spirou, trois albums aux Editions Dupuis), ce film (actuellement en salles) sera une sortie idéale pour Halloween.

Les enfants seront d’abord émus par Lucie, petite fille orpheline de maman, et délaissée par son papa, Hector, occupé ailleurs, par son travail minutieux de contrôleur des normes de sécurité. Lucie se (et lui) demande si ça existe, les monstres ? Hector, lui, décide d‘aller vérifier « Zombillénium », ce satané parc d’attractions tout proche, installé dans une ancienne mine désaffectée,  quelque part dans le Nord, derrière de lourdes grilles.

Damnés pour l’éternité

Au cours de son inspection précise, Hector trop curieux est mordu par Francis le vampire-directeur du parc. La morsure est mortelle, et le papa négligent devient un monstre lui-même, tout vert avec des cornes tordues et une dent qui pousse de travers ; il va devoir s’accepter comme tel, aidée par une jolie sorcière avec balai volant, par ailleurs fille du diable.

L’ex-contrôleur est embauché de force, envoyé à la mine, profonde jusqu’en enfer, avec tous ces anciens mineurs damnés depuis un terrible coup de grisou. Tous devenus morts-vivants, vampires, loups-garous, zombies, fantômes et autres démons… à la fois employés et prisonniers du parc, exploités pour l’éternité.

Mais voilà, ce parc, dont le directeur peut contacter le big boss (le diable lui-même) par skype, est une entreprise qui a des difficultés, sous la pression d’actionnaires démoniaques qui souhaitent investir dans la peur, elle va devoir se restructurer, changer « son positionnement ». Les beaux vampires romantiques (merci Twilight) imaginent un Vampirama bien propret ; les autres, dont l’intersyndicale des zombies et Hector, défendent un parc où tous les monstres auraient leur place, y compris les plus moches, « les monstres de série Z ».

Inventif et drôle

Aussi macabre qu’amusant, « Zombillénium » est une nouvelle preuve de la qualité de l’animation française, c’est un film inventif, dans le visuel comme dans le récit. Avec sa dose de second degré et d’humour bien noir, ce conte fantastique moderne évoque aussi l’acceptation, la différence : on est toujours le monstre d’un autre. Et c’est encore une comédie sociale, qui évoque la lutte des classes entre deux joyeuses course-poursuites.

Et si l’image est belle, et le sujet réjouissant, on se régale aussi par les oreilles, avec un duel mortel de guitares électriques à coup de death metal, une version infernale des  « Corons » (la chanson de Pierre Bachelet), ou encore les chansons de Mat Bastard (le chanteur de Skip the Use). C’est d’enfer.

Patrick TARDIT

« Zombillénium », un film de Arthur de Pins et Alexis Ducord (actuellement en salles).

Une opération monstrueuse

Deux sociétés de Nancy ont participé à la production et la communication de « Zombillénium ».

Empirius, société nancéienne, s'est notamment occupée de la communication du film.
Empirius, société nancéienne, s’est notamment occupée de la communication du film.

Chaque année, la Région Grand Est consacre près de 5 millions d’€uros à la filière cinéma et audiovisuel ; elle a ainsi attribué 190.000€ à « Zombillénium », au titre de l’aide à la création et à la production, ce qui a permis à deux sociétés de Nancy de collaborer à la communication pour Empirius Communication, et à la production pour Sirius Corp (Sirius, comme le nom d’un personnage du film, à qui Mat Bastard  donne sa voix).

Cette collaboration est venue d’une rencontre fortuite entre Wael Ali Soufian, dirigeant des entreprises nancéiennes, et Henri Magalon, producteur de « Zombillénium ». « En fait, on avait déjà travaillé sur un film qu’il produisait, Tout en haut du monde », précise Wael Ali Soufian, « Sur la partie production, nous avons travaillé sur onze minutes du film, 2D-3D, le générique, ensuite il y a toute la partie communication du film, l’ingénierie et la mise en production de la communication, par exemple toute la campagne d’affichage française, les PLV, la réalisation du making-of… C’est vraiment un très gros travail, cela faisait deux ans qu’on travaille sur le film, et on a créé des liens d’amitié avec les réalisateurs et les producteurs ».

En charge des avant-premières

Empirius a ainsi été chargée d’« élaborer la philosophie de la promotion » de « Zombillénium », de concevoir tout le matériel de promotion, les affiches, les flyers, la bande-annonce, jusqu’à ces créatures en carton à l’effigie des personnages du film qui accueillent les spectateurs dans les halls des cinémas.

Après avoir été projeté en sélection officielle au Festival de Cannes et en ouverture du Festival du Film d’Animation d’Annecy, la toute première projection grand public du film a eu lieu début septembre au Caméo Saint-Sébastien à Nancy, dans le cadre de l’opération Ciné-Cool ; devant une salle comble, avec une animation réalisée par le festival Klap Klap de Nancy et la MCJ Desforges. « Je voulais montrer aux Parisiens qu’on n’a rien à leur envier. La particularité des avant-premières qu’on organise, c’est qu’il y a toujours de l’animation en plus, des goûters pour les enfants, des cadeaux…», précise Wael Ali Soufian, à qui le producteur a confié ensuite la prise en charge de toutes les avant-premières en France.

« Peut-être qu’il y aura une nouvelle aventure, Arthur de Pins se penche sur une autre bédé, et le producteur sur un autre film, Calamity Jane », se réjouit d’avance Wael Ali Soufian.

P.T.

France Grand Est