À quel rythme la société française va-t-elle vieillir au cours des cinquante prochaines années ? »France, portrait social 2018 », une enquête de l’Insee qui s’adresse à tous ceux qui souhaitent mieux connaître la société française.
Au 1er janvier 2018, la France compte 13,1 millions de personnes de 65 ans ou plus, appelées seniors. Si les tendances démographiques récentes se poursuivaient, la France compterait 21,9 millions de seniors en 2070, soit 8,8 millions de plus qu’en 2018. La quasi-totalité de la hausse de la population d’ici 2070 concernerait les seniors, qui représenteraient alors 29 % de la population, contre 20 % en 2018. La proportion de seniors devrait continuer à augmenter rapidement jusqu’en 2040, année à partir de laquelle toutes les générations du baby-boom auront dépassé l’âge de 65 ans. Après cette date, la proportion de seniors devrait augmenter beaucoup plus modérément. La part des jeunes seniors âgés de 65 à 74 ans devrait rester quasiment stable jusqu’en 2070, autour de 11 %. Ce sont surtout les plus âgés des seniors, les 75 ans ou plus, qui devraient contribuer au vieillissement à venir.
Leur part dans la population devrait s’accroître à partir de 2021 pour les 75-84 ans et à partir de 2031 pour les 85 ans ou plus.
Le vieillissement en France n’est pas un phénomène nouveau
Depuis 1870, la pyramide des âges s’élargit au-delà de 65 ans (figure). Le nombre de seniors a été multiplié par 1,3 entre 1870 et 1920. À partir de 1920, il a continué à croître mais à un rythme plus élevé, doublant presque tous les 50 ans : la France comptait 3,5 millions de seniors en 1920, 6,5 millions en 1970 et 13,1 millions en 2018. La part des seniors dans la population a également augmenté. Elle était de 7 % en 1870. Elle est passée à 9 % en 1920, 13 % en 1970, puis 20 % en 2018. Le vieillissement est la conséquence de la hausse continue de l’espérance de vie depuis la fin du XIXe siècle hormis pendant les guerres et certaines années de baisse spécifiques.
Le rythme du vieillissement au cours des 50 prochaines années devrait être du même ordre de grandeur que celui observé au cours des 50 dernières années, durant lesquelles la part des seniors a été multipliée par 1,5.
Le vieillissement en France n’est pas un phénomène isolé
Le vieillissement de la population constaté en France s’observe également au niveau européen. La progression des effectifs de seniors a été un peu moins rapide dans l’Union européenne qu’en France, mais elle s’est accompagnée d’une progression également un peu moins rapide du nombre des 0-64 ans. Au total, la proportion de seniors est passée de 14 % à 19 % entre 1990 et 2017 dans l’Union européenne, soit la même hausse qu’en France.
Il devrait y avoir davantage d’hommes parmi les seniors en 2070
Alors que les garçons sont un peu plus nombreux que les filles à la naissance, 47 % des personnes âgées de 65 ans sont des hommes et seulement 23 % de celles de 95 ans. Si l’écart d’espérance de vie entre femmes et hommes continue de se réduire, la pyramide des âges devrait s’équilibrer davantage d’ici 2070, avec 39 % d’hommes parmi les personnes de 95 ans.
Fort recul de la vie avec les enfants et progression de la vie en couple ou seul
Concernant les modes de vie, l’évolution la plus marquante entre 1968 et 2015 est la baisse considérable de la proportion de
seniors vivant avec un proche (le plus
souvent un enfant) : en 1968, c’était le cas de quatre personnes sur dix à 85 ans, contre moins d’une personne sur dix au même âge en 2015.
À l’inverse, la vie en couple a progressé à tout âge. Vivre seul est également devenu plus fréquent à presque tous les âges. Quant à la vie en maison de retraite, elle a diminué avant 87 ans et augmenté après cet âge. Ces évolutions sont probablement dues à la hausse de l’espérance de vie, de l’espérance de vie sans handicap ou gêne, à un désir accru d’indépendance et à une modification de la prise en charge en cas de dépendance.
Qui travaille après 65 ans ?
Les 65 ans ou plus en emploi : une population en forte croissance depuis 2006
Après une baisse continue depuis le début des années 1980, le taux d’emploi des 65 ans ou plus a fortement augmenté à partir du milieu des années 2000. Ainsi, en 2017, il atteint 3,0 % contre 1,1 % en 2006, soit près de trois fois plus. Cette forte progression s’observe d’abord pour les 65-69 ans (6,6 % en 2017), qui retrouvent un taux comparable à celui du début des années 1980.
En 2016, le taux d’emploi diminue continûment avec l’âge après 60 ans : il passe de 44,0 % à 60 ans à 10,3 % à 65 et 1,6 % à 74 ans. La baisse des taux d’emploi avec l’âge fait apparaître deux seuils : autour de 62 ans qui correspond à l’âge d’ouverture des droits à la retraite et autour de 65 ans qui correspond (encore en 2016) à l’âge à partir duquel la pension, lorsque demandée, est versée à taux plein. Cependant, emploi et retraite ne sont pas inconciliables : 70 % des 65-74 ans en emploi cumulent les deux.
Comparés aux inactifs du même âge, les actifs occupés de 65 à 74 ans sont plus souvent des hommes, diplômés et en meilleure santé
Les 65-74 ans en emploi se distinguent nettement des inactifs du même âge par leurs caractéristiques socio-démographiques. Ce sont plus souvent des hommes (58 % des actifs occupés contre 46 % des inactifs) et ils sont plus diplômés : 31 % d’entre eux ont un diplôme supérieur à bac + 2 contre 11 % pour les inactifs. Ils sont par ailleurs en meilleure santé : 4 % déclarent un mauvais ou très mauvais état de santé (contre 12 % parmi les inactifs) et 32 % être sujet à une maladie chronique (contre 46 %). Ils vivent plus souvent dans l’agglomération parisienne.
Les emplois des 65-74 ans diffèrent de ceux qu’occupaient les inactifs du même âge juste avant leur sortie du marché du travail. 29 % des actifs occupés sont cadres ou professions intellectuelles supérieures contre 16 % des inactifs. Les professions libérales en particulier sont surreprésentées : 11 % des 65-74 ans en emploi exercent une profession libérale contre 1 % chez les inactifs. Les 65-74 ans en emploi sont enfin plus souvent non-salariés que les inactifs (41 % contre 12 %).
Quatre profils-types d’actifs occupés de 65 à 74 ans se dégagent, largement déterminés par le statut dans l’emploi et le niveau de diplôme
Après 65 ans, la part des emplois à temps partiel progresse, de même que la part du non-salariat. Ainsi, 41 % des 65-74 ans en emploi sont non-salariés, contre 24 % des 60-64 ans, avec trois fois plus d’auto-entrepreneurs. Plus de la moitié des 65-74 ans en emploi travaillent à temps partiel, contre un peu moins d’un tiers des 60-64 ans. Cette réduction du temps de travail s’accompagne de revenus plus faibles.
Quatre profils d’actifs occupés de 65 à 74 ans se dégagent :
– les employées peu diplômées à temps partiel, plus souvent seules et immigrées (41 %) ;
– les très diplômés et très qualifiés urbains, majoritairement masculins (34 %) ;
– les commerçants, assez peu diplômés (18 %) ;
– les agriculteurs âgés, en commune rurale, et plutôt à temps complet. (7 %).
Le non-salariat et la poursuite de l’activité du conjoint sont les principaux facteurs non pécuniaires associés à la poursuite d’activité après 65 ans
Ce sont les seniors sans limitation dans les activités habituelles, retraités et non-salariés, qui continuent le plus sur leur lancée et restent dans l’emploi après 65 ans. Pour les personnes en couple, le retrait du marché du travail du conjoint sur la période a un effet fortement négatif sur le fait de rester en emploi. Cela traduit qu’au sein du couple, la décision du départ à la retraite est souvent prise simultanément.
La génération 1950 : une retraite plus longue et une pension plus élevée que celles des assurés nés en 1944 et 1956
Les transformations rapides du monde du travail, conjuguées à des évolutions législatives relatives au système de retraite, impliquent des différences importantes d’âge de départ à la retraite, de durée de retraite ou de montant de pension entre des générations nées à une douzaine d’années d’intervalle : les générations 1944, 1950 et 1956.
Des carrières de plus en plus complètes pour les deux sexes entre les générations 1944 et 1956
Les droits à retraite sont principalement liés au versement de cotisations vieillesse subordonnées à l’occupation d’un emploi. Des périodes de chômage, de maladie ou d’invalidité permettent également d’acquérir des droits. Entre les générations 1944 et 1956, le nombre moyen de trimestres validés au cours de la carrière augmente de 141 à 153 pour les hommes et de 109 à 139 pour les femmes. Cette progression se produit essentiellement entre les générations 1944 et 1950 et provient d’abord d’une hausse du nombre de trimestres acquis par l’emploi.
Des carrières complètes aux carrières interrompues : quatre profils d’assurés identifiés
Une classification des parcours professionnels permet d’identifier quatre profils d’assurés. La classe la plus nombreuse (près de la moitié des assurés) est peu différente de la moyenne de la population en termes de parcours professionnels. La deuxième classe (un quart des assurés) rassemble les assurés les plus éloignés de l’emploi, principalement des femmes. La troisième (un quart des assurés) est, à l’inverse de la précédente, constituée d’assurés – principalement des hommes – aux carrières complètes en emploi et aux salaires les plus élevés. La dernière classe (6 % des assurés) regroupe principalement des carrières terminées en invalidité. Si la part de chacun des profils reste pratiquement la même entre les générations 1950 et 1956, les profils de carrières heurtées (classe 2) diminuent nettement entre les générations 1944 et 1950, au profit des carrières moyennes (classe 1).
L’âge moyen de départ augmente d’un an entre les générations 1944 et 1956
Pour les femmes comme pour les hommes, l’âge moyen de départ à la retraite diminue d’un peu moins d’un an entre les générations 1944 et 1950, puis augmente d’environ deux ans entre les générations 1950 et 1956. Quelle que soit la génération, l’âge moyen de départ des hommes est inférieur de près d’un an à celui des femmes.
La durée de retraite des femmes serait cependant supérieure à celle des hommes, en lien avec une espérance de vie à 60 ans plus élevée. Entre les générations 1944 et 1956, la durée de retraite diminuerait pour les femmes et augmenterait pour les hommes.
La génération 1950 est un point bas des âges moyens de départ à la retraite, dont découlerait une durée moyenne de retraite plus importante.
Le montant moyen de la pension augmente fortement pour les femmes mais baisse pour les hommes entre les générations 1944 et 1956
Le montant moyen de pension inclut l’ensemble des pensions versées par les régimes de base et les régimes complémentaires. Celui perçu par les femmes représente, selon les générations, entre 50 % et 70 % du montant moyen perçu par les hommes. Cependant, les pensions de retraite des hommes diminuent entre les générations 1944 et 1956, quand celles des femmes augmentent nettement (du fait de carrières plus complètes), impliquant un resserrement progressif des écarts de pension entre les sexes. En restreignant l’analyse aux assurés en emploi en fin de carrière, les pensions apparaissent en nette diminution pour les hommes et sont stables pour les femmes, entre autres à cause de la baisse du rendement du point dans les régimes complémentaires et de l’augmentation du nombre d’années prises en compte dans le calcul du salaire annuel moyen.
Niveau de vie et patrimoine des seniors : la progression au fil des générations semble s’interrompre pour les générations de seniors les plus récentes
Entre 2010 et 2015, le niveau de vie moyen des seniors stagne alors que celui des personnes d’âge actif diminue, après une évolution parallèle depuis 1996
Alors que de 1996 à 2010, le niveau de vie moyen des personnes de 65 ans ou plus a progressé au même rythme que celui des personnes d’âge actif, cette évolution parallèle s’est interrompue en 2011. Le niveau de vie moyen des seniors reste stable en euros constants entre 2010 et 2015, tandis que celui des 25-64 ans baisse de 3 %. Cette évolution un peu plus favorable pour les seniors tient à la plus faible sensibilité de leurs ressources à la conjoncture économique.
Évolution des niveaux de vie moyens des personnes âgées de 25 à 64 ans et de 65 ans ou plus entre 1996 et 2015
La part des seniors dans les 10 % les plus modestes de la population est deux fois moindre que celle des 25-64 ans
En 2015, environ la moitié des seniors comme des 25-64 ans appartiennent à la première moitié de l’échelle des niveaux de vie de l’ensemble de la population. Les seniors font cependant deux fois moins souvent que les 2564 ans partie des 10 % les plus modestes et sont aussi deux fois moins souvent concernés par la pauvreté monétaire, notamment en raison de l’effet redistributif des dispositifs sociaux ciblés sur les personnes âgées (minimum contributif et minimum vieillesse).
La progression du niveau de vie des seniors au fil des générations observée par le passé s’interrompt pour les générations les plus récentes nées entre 1946 et 1950
Au fil des générations, le niveau de vie des seniors à âge donné a nettement progressé jusqu’aux générations 19411945. Cela tient à l’arrivée à 65 ans de personnes avec des pensions de retraite de plus en plus élevées, en raison de carrières plus complètes et de salaires plus élevés, ainsi que de la montée en charge des droits familiaux, des minima de pensions et des régimes complémentaires obligatoires. Cette tendance semble toutefois s’être interrompue pour les seniors les plus jeunes en 2015, nés entre 1946 et 1950, qui ont un niveau de vie comparable, à âge donné, à celui de la génération 1941-1945.
En 2015, le patrimoine brut moyen des seniors est supérieur de 14 % à celui des 25-64 ans
Ayant eu plus l’occasion d’hériter (c’est le cas d’un senior sur deux) et plus de temps pour se constituer un patrimoine par l’épargne, les seniors détiennent un patrimoine brut supérieur en moyenne de 14 % à celui des 25-64 ans en 2015, avec une part plus importante de patrimoine financier. Sur les vingt dernières années, le patrimoine brut hors reste (c’est-à-dire hors biens durables, bijoux, œuvres d’art) moyen des seniors a été multiplié par 2,2 en euros courants, contre 1,9 pour les 25-64 ans. Possédant davantage de patrimoine, les seniors sont les plus à même de faire des donations : les 65 ans ou plus constituent les trois quarts des donateurs, et les 80 ans ou plus un tiers.
L’avancée en âge amène souvent à puiser dans son épargne, conduisant à une baisse du patrimoine à partir d’un certain âge. De ce fait, le patrimoine des ménages dont la personne de référence est âgée de 65 à 69 ans est supérieur en moyenne d’un tiers à celui des ménages dont la personne de référence est âgée de 80 ans ou plus.
L’augmentation du patrimoine des seniors au fil des générations semble aussi s’interrompre pour les générations les plus récentes nées entre 1946 et 1950
Par le passé, le niveau de patrimoine des seniors observé à un âge donné a progressé au fil des générations, grâce à la conjoncture économique favorable et l’augmentation de la valeur des prix immobiliers. Cette tendance semble s’interrompre pour la génération 1946-1950 : à 65-69 ans, les ménages appartenant à cette génération ont le même montant moyen de patrimoine que les ménages dont la personne de référence est née entre 1941 et 1945.
État de santé et dépendance des seniors
En institution comme à domicile, deux tiers des seniors déclarent avoir une maladie ou un problème de santé chronique ou de caractère durable
En 2015, 6 % des personnes de 65 ans ou plus vivent en institution ; en moyenne plus âgée, cette population déclare plus souvent des restrictions d’activités sévères et un mauvais état de santé que celle vivant à domicile. À domicile, moins d’un senior sur cinq (17 %) déclare se sentir fortement limité, depuis au moins six mois, dans les activités que les gens font habituellement. En institution, c’est le cas pour plus de six seniors sur dix. De même, 14 % des seniors résidant à domicile se sentent en mauvaise ou très mauvaise santé contre 35 % pour ceux vivant en institution. Cependant, quel que soit le lieu de vie, à partir de 65 ans, la plupart des personnes estiment avoir des problèmes de santé. En 2015, en institution comme à domicile, deux tiers des seniors déclarent avoir une maladie ou un problème de santé chronique ou de caractère durable.
À domicile comme en institution, les affections des os et articulations sont les problèmes de santé déclarés le plus fréquemment
63 % des seniors à domicile et 54 % de ceux en institution déclarent des affections relatives aux os ou articulations. À domicile, déclarées par 43 % des 65 ans ou plus, les maladies ou problèmes cardiovasculaires sont le deuxième grand groupe de pathologies le plus fréquent. En institution, les maladies et problèmes urinaires ou rénaux, essentiellement l’incontinence urinaire déclarée par 46 % des personnes âgées, arrivent en second.
Les maladies neurologiques, principalement maladies d’Alzheimer et de Parkinson, y sont aussi très fréquentes (39 % des résidents en institution).
Entre 2008 et 2015, la santé déclarée par les seniors vivant à domicile s’est améliorée, pour toutes les tranches d’âge
En 2015, 14 % des seniors vivant à domicile déclaraient se sentir en mauvaise ou très mauvaise santé, soit 8 points de moins qu’en 2008. En institution, l’état de santé déclaré en 2016 est très proche de celui déclaré en 2009. Sur cette période, le recours au dispositif des affections de longue durée (ALD) a augmenté : en 2015-2016, 43 % des seniors à domicile et 75 % de ceux en institution sont en ALD.
Un senior sur quatre à domicile a consommé des médicaments psychotropes dans l’année, trois sur quatre en institution
À domicile, près d’un senior sur deux obtient un score de santé mentale supérieur à 80, traduisant un bienêtre psychologique relativement élevé. Ce score est beaucoup moins élevé pour les femmes que pour les hommes. En institution, 24 % des seniors obtiennent un score supérieur à 80. De même, la prise de médicaments psychotropes est trois fois plus fréquente en institution (74 % concernés) qu’à domicile (25 %), ce qui confirme le moins bon niveau de bien-être psychologique des résidents en institution, mais traduit aussi une prise en charge plus systématique de ces problèmes au sein des établissements.
La perte d’autonomie a diminué à domicile alors qu’elle a progressé en institution
Entre 2008 et 2015, la prévalence de la dépendance parmi les seniors vivant à domicile a évolué favorablement quels que soient la tranche d’âge ou le sexe considérés. À l’inverse, en institution, la proportion de personnes dépendantes a augmenté quels que soient le sexe et l’âge. Comme la part de personnes hébergées en établissement pour personnes âgées a baissé, il semble que la prévalence de la dépendance a diminué sur l’ensemble de la population.
Les activités des seniors : de moins en moins diversifiées passé 75 ans
Les loisirs représentent près du tiers de la journée des seniors
Après 65 ans, les contraintes familiales ou professionnelles se desserrent, laissant davantage de temps pour les loisirs. En 2010, les seniors consacrent ainsi près du tiers de leur journée à leurs loisirs : en moyenne 7 h 33 par jour, soit 2 h 40 de plus que les personnes âgées de 25 à 64 ans.
Regarder la télévision constitue le principal loisir des seniors : en 2010, ils passent chaque jour 3 h 06 devant le petit écran. En dehors de la télévision, le temps de loisirs des seniors est principalement consacré aux siestes, aux semi-loisirs (bricolage, jardinage ou soins des animaux), à des moments d’échange, à des loisirs à l’extérieur du domicile (essentiellement des promenades) et à la lecture.
Avant 75 ans, les seniors les plus aisés ont des loisirs plus diversifiés que les plus modestes
Le niveau de vie des seniors influe peu sur la durée totale qu’ils consacrent à leurs loisirs. En revanche, la composition des loisirs diffère selon le niveau de vie, et plus particulièrement chez les seniors les plus jeunes. Au sein des 65-74 ans, les 30 % de seniors les plus aisés regardent moins longtemps la télévision que les 30 % les plus modestes (en moyenne 48 minutes de moins chaque jour), mais font davantage de trajets, de travail professionnel ou associatif, d’ordinateur et de lecture. Après 75 ans, la composition des loisirs des seniors se rapproche entre les plus modestes et les plus aisés.
Les occupations « passives » (repos et télévision) augmentent avec l’âge, mais la sociabilité se maintient
L’avancée en âge des seniors s’accompagne d’un accroissement des activités « passives » telles que le repos (sommeil et sieste) et la télévision. Les seniors âgés de 85 ans ou plus dorment ou se reposent en moyenne 1 h 46 de plus par jour que les 65-74 ans et regardent davantage la télévision (+ 37 minutes). Dans un premier temps, la durée des activités réalisées à l’extérieur du domicile diminue fortement entre 65-74 ans et 75-84 ans. Puis dans un second temps, à partir de 85 ans, ce sont les temps consacrés aux tâches domestiques et aux semi-loisirs qui se réduisent.
À l’inverse, le temps de sociabilité des seniors ne varie pas avec l’avancée en âge : il reste autour de 45 minutes par jour quel que soit l’âge.
Les seniors se couchent plus tard et regardent davantage la télévision qu’il y a 25 ans
Au fil du temps, les seniors ont progressivement décalé leur heure de coucher. En 1986, près des trois quarts des seniors étaient au lit à 23 heures ; c’est le cas de seulement la moitié d’entre eux en 2010. En conséquence, les seniors dorment en 2010 moins longtemps qu’en 1986 : une demi-heure de moins pour les 65-74 ans et plus d’une heure de moins après 75 ans, au profit d’un temps plus important passé devant la télévision.
Des journées-type nettement différenciées selon le genre, l’âge et le niveau social
Une classification de la composition de la journée des seniors permet d’identifier plusieurs profils de journée de seniors. Les journées ayant les loisirs les plus diversifiés concernent davantage les catégories supérieures, tandis que celles qui comportent uniquement des activités à domicile ou de la télévision caractérisent les seniors plus âgés ou en moins bonne santé. La typologie montre de forts écarts selon le genre dans la composition des journées des seniors, dans la mesure où le temps consacré aux activités domestiques est principalement effectué par les femmes. En effet, comme chez les actifs, les durées consacrées aux tâches domestiques restent très inégalement réparties chez les seniors en couple. Les femmes seniors passent en moyenne 4 h 26 par jour à effectuer des tâches domestiques pendant que leurs conjoints masculins n’y consacrent que 1 h 46, soit 2 h 40 de moins chaque jour.