Pour son premier film, Emmanuel Gillibert a tourné une comédie familiale et sentimentale, avec Arnaud Ducret et Louise Bourgoin.
Fêtard, dragueur, célibataire, Antoine (joué par Arnaud Ducret), s’apprête à changer de coloc. Ce sera la jolie Jeanne (incarnée par Louise Bourgoin) et… ses deux jeunes enfants, une petite princesse de 5 ans et un gremlin de 8 ans. Ainsi commence le premier film d’Emmanuel Gillibert, « Les dents, pipi et au lit » (sortie le 28 mars).
« En fait, ça vient d’un vécu personnel », précisait le réalisateur lors de l’avant-première du film à l’UGC Ciné-Cité de Ludres, « J’ai emménagé avec une femme qui avait deux enfants, et du jour au lendemain j’ai découvert la vie de famille d’une manière un peu brutale, et un soir je l’ai entendue dire : les enfants, les dents, pipi et au lit. C’est un peu comme le personnage que joue Arnaud, si vous n’avez jamais entendu cette phrase et que vous n’êtes pas parent, c’est une phrase complètement lunaire. D’ailleurs, on l’entend plusieurs fois dans le film, je voulais que ce titre ait un sens avec l’histoire ».
Dans l’appartement parisien, la vie de famille avec une famille décomposée qui n’est pas la sienne va être un peu compliquée pour le quadra très attardé. Pas simple de cohabiter avec une future divorcée, une séduisante maman-poule qui essaie de se réinventer une vie. Avec le charme de Louise Bourgoin, l’énergie d’Arnaud Ducret, et les bêtises des gosses au milieu, ce film est une agréable comédie familiale et sentimentale, genre dont aménage les recettes à sa sauce. « Je me suis un peu amusé à caricaturer », dit Emmanuel Gillibert, « Je n’ai pas l’impression de les reprendre de manière classique, on les désamorce, dès qu’on sentait qu’on était un peu trop fleur bleue on cassait le truc».
P.T.
« Les dents, pipi et au lit », un film d’Emmanuel Gillibert, avec Arnaud Ducret et Louise Bourgoin (sortie le 28 mars).
Arnaud Ducret : « J’adore ce métier »
« Je suis exactement là où j’ai envie d’être », assure le comédien.
Avec votre rôle dans « Les dents, pipi et au lit », c’est l’occasion de jouer un grand gamin immature ?
Arnaud Ducret : Oui, mais sans tout raconter il devient adulte au contact des enfants, c’est ça qui est passionnant ; l’évolution du personnage me plaisait ainsi que les gags qui vont très loin, la confrontation avec les enfants, c’est une des raisons qui me plaisait dans le scénario. Quand on crée le personnage, je pars toujours d’un truc un peu dramatique, on se dit que si ce mec fait la fête autant que ça, c’est qu’il a certainement peur de vieillir, peur de l’engagement, peur de l’abandon aussi.
A la télé, on a l’habitude de vous voir en père qui s’assume dans la mini-série « Parents, mode d’emploi », là c’est un personnage qui refuse totalement la paternité ?
C’est surtout qu’il ne comprend pas ce que c’est, il parle aux enfants comme à des adultes, moi ça me fait rire. Il ne sait pas ce que c’est le concept des gamins, ah bon un gamin ça mange ? Et puis le fameux « Les dents, pipi et au lit », il le dit : On ne m’a jamais traité comme ça. Mais c’est une comédie romantique et il le devient, romantique. Dans « Parents, mode d’emploi », je joue le père de famille, dans le film le personnage doit apprendre inconsciemment à être un père de famille, à assumer sans s’en rendre compte.
J’imagine que c’est assez facile de craquer pour sa colocataire lorsqu’elle est jouée par Louise Bourgoin…
Elle est belle, Louise, elle est naturellement belle, en plus c’est une super actrice, c’est aussi une des raisons pour lesquelles j’ai fait le film. Je ne la connaissais pas, mais j’aime beaucoup cette fille, quand on a commencé les lectures, tout de suite ça a matché, c’est une bonne camarade, elle propose plein de choses.
« On me choisit peut-être pour ce que je dégage »
Le cinéma vous sollicite beaucoup pour des comédies, vous avez envie de faire autre chose ?
Le 9 mai, j’ai une comédie dramatique qui sort, Monsieur Je-sais-tout, pas du tout dans la comédie. On me choisit peut-être pour ce que je dégage, mais par exemple j’ai croisé Olivier Marchal qui m’a dit : J’aimerais bien faire un film de flic avec toi. En fait, je ne me pose pas trop de questions, je me dis que ça va venir, et ça vient d’ailleurs, chaque chose en son temps.
Après le prof de sport dans « Les Profs », vous incarnez un autre personnage tiré d’une bédé, l’agent Longtarin, dans l’adaptation de « Gaston Lagaffe » par Pef…
Ce qui me fait mal, c’est que j’ai quand même une prothèse au niveau du nez dans le film, j’avais un pif comme ça, un mono-sourcil, et les gens me disaient Bonjour Arnaud dans la rue ! Pef c’est mon ami, il m’a proposé ce rôle, j’ai accepté avec grand plaisir, et puis il y a tout l’esprit de la bédé, ça n’arrête pas, je suis très content.
Avec la forte exposition de la télé, et le cinéma, vous êtes devenu quelqu’un de populaire…
C’est un truc de dingue, le nombre de gens qui viennent me voir, ça me fait super plaisir, je revendique ça. D’être tous les soirs dans la télé, j’adore ça, j’adore ce métier, ça me fait plaisir, ça veut dire que mine de rien plus on te caste plus logiquement les choses avancent, je suis prudent, c’est vraiment une passion, je suis exactement là où j’ai envie d’être, donc je déguste ça.
Vous avez également envie de réaliser un film ?
Je suis en train de développer mon prof de karaté, que je fais sur scène, on m’en parle tout le temps. Mais c’est dur le cinéma, il faut monter le projet, faire avec les producteurs, avec l’ego des comédiens… Je jouerai et j’aimerais bien le coréaliser, après ça dépend du timing, mais ça va arriver vite, on devrait faire ça l’année prochaine.
Propos recueillis par Patrick TARDIT