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Murielle Bolle mise en examen pour « enlèvement »

Présentée comme le témoin-clé de l’affaire Grégory, la belle-sœur de Bernard Laroche a été mise en examen, ce soir par la juge de Dijon Claire Barbier, et placée en détention provisoire.

Murielle-Bolle-Ina.fr_
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L’enquête sur la mort du petit Grégory Villemin, retrouvé mort dans les eaux noires de la Vologne, dans les Vosges, au soir du 16 octobre 1984 est bel et bien relancée.
Après la mise en examen des époux Jacob, grand-oncle et grand-tante de l’enfant, pour « enlèvement et séquestration suivis de mort » il y a deux semaines, c’est au tour de Murielle Bolle, 48 ans, d’être mise en examen pour « enlèvement de mineur suivi de mort » dans le cadre de ce dossier vieux de 32 ans.

C’est le témoignage déterminant d’un cousin qui a permis aux enquêteurs mais aussi à la juge d’instruction de Dijon, d’avoir la conviction que Murielle Bolle, alors âgée d’une quinzaine d’années, avait d’abord dit la vérité avant de se rétracter car elle aurait reçu une correction dans sa famille.

Un nouveau témoin

En effet, Murielle Bolle avait affirmé à quatre reprises, trois fois devant les gendarmes et une fois devant le juge Lambert, qu’elle avait participé au rapt de Grégory.
Elle précisait alors que Bernard Laroche était venu l’attendre à la sortie du collège, en voiture. A l’arrière, il y avait son jeune fils. Ensemble ils étaient allés jusqu’à Lépanges-sur-Vologne où vivaient les époux Villemin et leur fils, Grégory, âgé de 4 ans. Bernard Laroche était allé chercher l’enfant qui jouait devant la maison. Ils étaient redescendus, s’étaient arrêtés dans un autre village, sur une place. Là, Bernard Laroche était descendu de voiture avec l’enfant, puis il était revenu seul.

Portrait robot du suspect
Portrait robot du suspect

Voilà dans ses grandes lignes le témoignage que Murielle Bolle va renouveler, le lundi 5 novembre 1984, devant le juge Lambert. Mais le lendemain, après être retournée dans sa famille, Murielle Bolle est revenue totalement sur ses déclarations. Tout ce qu’elle a raconté sur PV, à quatre reprises, est faux, dit-elle. Ce sont les gendarmes qui lui ont fait dire des choses qu’ils voulaient entendre.
L’adolescente restera sur cette position tout au long de l’instruction. Pendant 32 ans, elle ne variera plus. Et aujourd’hui encore, interrogée par les enquêteurs de Dijon, elle a maintenu avoir menti en affirmant qu’elle avait accompagné Bernard Laroche, le jour du meurtre.

Témoignage capital

Mais l’un de ses cousins, présent dans la famille au moment des faits, a livré aux gendarmes, le 17 juin dernier, un témoignage capital. Selon ce cousin, lorsque Murielle Bolle est revenue dans sa famille, elle a été sévèrement corrigé pour avoir mis en cause son beau-frère, Bernard Laroche.
La suite, on la connaît. Bernard Laroche a été mis en examen et incarcéré par le juge Lambert avant d’être relâché quatre mois plus tard et d’être abattu d’un coup de fusil par le père de Grégory.
« On a un témoignage précis » d’un témoin qui assure que Murielle Bolle a subi des violences après son premier témoignage accablant au moment des faits, a expliqué le Procureur général de la cour d’appel de Dijon. « Il y a et il continuera à y avoir des auditions nombreuses dans cette affaire » dit-il.
L’avocat de Murielle Bolle, Me Jean-Paul Tessonnière affirme que sa cliente réfute le témoignage de ce cousin. Et remandera une mise en liberté, dans quatre jours, devant la chambre de l’instruction.
Quant à Me Gérard Welzer, avocat de la sœur de Murielle Bolle, il se dit « consterné. 32 ans après, la machine à dérapages recommence…. J’ai peur pour la vie de différentes personnes ».
Affaire à suivre, donc.

E.L

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