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Rebondissement dans l’affaire Grégory

Trente-trois ans après l’assassinat du petit Grégory Villemin dans les Vosges, trois personnes ont été placées en garde à vue ce matin à Bruyères (88) et une autre a été entendue comme témoin. D’autres interpellations pourraient suivre.

 

Le petit Grégory Villemin (capture CreepyNews)
Le petit Grégory Villemin (capture CreepyNews)

C’est un rebondissement spectaculaire. Un coup de théâtre inouï dans cette affaire judiciaire vieille de 33 ans que révèle ce matin l’Est Républicain. Trois personnes ont été placées en garde à vue dans les locaux de brigade de gendarmerie de Bruyères (Vosges) dont un couple de septuagénaires. Elles sont soupçonnées de « complicité d’assassinat, non-dénonciation de crime, non-assistance à personne en danger et abstention volontaire d’empêcher un crime ». Une autre personne est entendue comme témoin car, selon nos informations, elle ne pourrait pas se déplacer. Enfin, d’autres personnes devraient être entendues prochainement dans le cadre de cette même affaire.

Pieds et poings liés

C’est sans doute la plus grande énigme judiciaire de ces trente dernières années qui a passionné la France entière. Le 16 octobre 1984, le petit Grégory Villemin, 4 ans, était retrouvé mort dans les eaux froides de la Vologne, près de Lépanges-sur-Vologne. L’enfant a avait les pieds et les poings liés.
Jusqu’ici, le ou les auteurs de cet assassinat n’ont jamais été identifiés. Même si l’affaire a connu de nombreux soubresauts.
Tout d’abord, Bernard Laroche, un proche parent de la famille Villemin, a été soupçonné d’avoir commis ce crime. Le « petit juge » Lambert l’a mis en examen avant de le jeter en prison. Remis en liberté en 1985, il a été abattu d’un coup de fusil par Jean-Marie Villemin, le père de Grégory.
Ensuite, c’est la mère de l’enfant, Christine, qui a été soupçonnée du meurtre. Emprisonnée elle aussi, elle a été totalement mise hors de cause en 1993.
Dans ce dossier où les services d’enquête (gendarmerie et police) ont montré leur faiblesses et l’institution judiciaire ses limites, plus personne ne s’attendait à ce que l’enquête aboutisse un jour à la découverte de la vérité.

Une piste ?

Affaire Grégory. (Capture Non Elucidé)
Affaire Grégory. (Capture Non Elucidé)

Sauf, peut-être le tenace avocat de la famille Villemin, Me Thierry Moser, de Mulhouse, qui a obtenu la réouverture du dossier en 2.000 pour faire expertiser les éléments d’ADN contenus sur les timbres et les enveloppes adressées par le ou les auteurs du crimes aux époux Villemin.
Puis en 2008. Sans succès.
Mais le dossier que l’on croyait oublié au fond d’un tiroir a été repris par un juge d’instruction de Dijon qui a confié l’enquête à la section de recherches (SR) de la capitale bourguignonne.
Qu’ont-ils découvert  de nouveau qui justifie ce coup de filet et la garde à vue de plusieurs personnes de l’entourage très proche de la famille Villemin ? Les interrogatoires sont prévus pour cet après-midi à Dijon.
Le face à face avec le juge d’instruction permettra-t-il de découvrir, enfin, la vérité ? Saura-t-on ce qui s’est réellement passé durant ce funeste après-midi du 16 octobre 1984 sur les hauteurs de Lépanges ? Saura-t-on qui a tué le petit Grégory ?
Tout semble indiquer que la justice tient enfin une piste…

M.G.

 

 

 

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