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Gray : le mari d’Alexia est passé aux aveux

Jonathann Daval a reconnu avoir tué son épouse ‘’par accident’’ ont affirmé ses avocats. « La mort a été donnée volontairement et non par accident » a souligné la procureur de la République de Besançon, Edwige Roux-Mirozot en précisant que le prévenu a été mis en examen pour « meurtre sur conjoint » et placé en détention provisoire.

Jonathan Daval aux obsèques de son épouse (capture France 3 Bourgogne)
Jonathan Daval aux obsèques de son épouse (capture France 3 Bourgogne)


« Nous ne défendrons pas un meurtrier, nous défendrons un jeune garçon qui, dans une crise de couple, a tué son épouse par accident ».  C’est ainsi que Me Randall Schwerdorffer, l’avocat de Jonathann Daval, 34 ans, a annoncé à la presse, ce mardi 30 janvier 2018 un peu après 18 heures, l’implication du mari d’Alexia dans la mort de son épouse. Un peu plus tôt, l’autre avocat de Jonathann Daval, Me Ornella Spatafora, laissait entendre que la mise en examen de son client était inévitable au vu des éléments apportés par les enquêteurs.
Au terme de deux journées de garde à vue, Jonathann Daval a fini par craquer. Il avait été interpellé lundi matin vers 9 heures à son domicile, par les enquêteurs de la SR de Besançon qui, depuis trois mois, cherchent à identifier l’auteur de l’assassinat d’Alexia, une jeune femme de 29 ans dont le corps sans vie et calciné a été retrouvé, le 30 octobre 2017, dans un bois proche de Gray (Haute-Saône). Deux jours plus tôt, le mari avait alerté les gendarmes en affirmant que son épouse, partie pour un jogging matinal, n’était pas rentrée.

Des éléments probants

Alexia Daval, joggeuse disparue en Haute-Saône (capture Facebook gendarmerie)
Alexia Daval, joggeuse disparue en Haute-Saône (capture Facebook gendarmerie)

Dans la soirée, la procureur de Besançon, Edwige Roux-Morizot a expliqué que le prévenu avait été mis en examen pour « meurtre sur conjoint » et encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Elle a insisté sur le fait que la mort avait été donnée « volontairement et non accidentellement », contrairement aux affirmations des deux avocats.
Le prévenu a été placé en détention provisoire.
Lorsque les gendarmes de la section des recherches de Besançon sont allés le chercher à son domicile, lundi vers 9 heures du matin,  pour le placer en garde à vue, ils avaient suffisamment d’éléments matériels à lui opposer.
On sait qu’ils avaient remarqué les griffures qu’il portait sur les bras et sur les mains le jour de la disparition d’Alexia, laissant penser à une dispute entre les époux.
Mais surtout, au cours de l’enquête, les gendarmes ont appris des voisins du couple Daval, qu’une voiture était partie du domicile des époux Daval dans la nuit, vers 1 h 30. Or, les gendarmes ont pu établir que le véhicule professionnel de Jonathann avait bien circulé à cette heure-là. Le GPS a  »parlé ».
Ils ont aussi constaté que des traces de pneus, identiques à ceux de ce véhicule, avaient laissé des marques sur la scène du crime.

Enfin, plus curieusement, un morceau de drap de lit ayant été découvert sur le corps de la jeune femme semblaient correspondre aux draps appartenant au couple Duval. Il paraissait dès lors peu probable qu’un rôdeur se soit servit d’un drap de la famille pour enlever le corps d’Alexia, le transporter nuitamment dans le véhicule professionnel du mari et aller ensuite brûler le corps dans le bois.
En tout cas, au petit matin du 28 octobre, Alexia ne pouvait pas être allée faire son footing matinal. Jonathann a menti. Il l’a reconnu.
Face à ces éléments incontournables le gardé à vue a fini par admettre qu’il était bien l’auteur de ce crime. Il a affirmé qu’une dispute aurait éclaté avec sa femme, qu’il aurait « perdu pied » il aurait étranglé Alexia. Ensuite, les choses se seraient ensuite enchaînées.

Emilien Lacombe

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