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Carnage à Tunis : 19 morts dans une attaque terroriste

De notre correspondant Emilien Lacombe

Dix-neuf personnes dont 17 touristes polonais, italiens, allemands et espagnols ont été tués, mercredi, dans l’attaque contre le musée du Bardo à Tunis par des hommes armés, a annoncé le Premier ministre tunisien Habib Essid. On compte aussi 38 blessés parmi lesquels des Français. Le parlement tunisien était réuni pour le vote d’une loi anti-terroriste.

Le premier ministre a indiqué que les assaillants, vêtus d’uniformes militaires, avaient ouvert le feu sur les touristes alors que ces derniers descendaient de leurs bus puis les avaient pourchassés à l’intérieur. La force anti-terroriste a aussitôt répliqué et tué les deux djihadistes.
Cette attaque terroriste touche le pays pionnier du Printemps arabe qui, contrairement aux autres États ayant vécu des mouvements de contestation en 2011, a jusqu’ici échappé à une vague de violences ou de répression.Une centaine de touristes se trouvaient dans le musée lorsque «deux hommes ou plus, armés de Kalachnikov» ont attaqué le musée du Bardo, le plus célèbre de la capitale.
La «majorité des touristes ont été évacués» et «les unités antiterroristes sont entrées dans le musée», a précisé le porte-parole du gouvernement, en précisant que le quartier était bouclé.
Une touriste française évacuée par les forces de sécurité a raconté à la chaîne française i-Télé qu’elle avait dû, avec un groupe de touristes français, se retrancher dans une salle du premier étage du musée quand les tirs ont éclaté. Elle a fait état dans un premier temps de tirs à l’intérieur du musée, puis ensuite à l’extérieur.
* «La panique est énorme»*Le président de la République, Béji Caïd Essebsi, s’est adressé aux Tunisiens, hier soir. Quant au Premier ministre, Habib Essid, il s’est de son côté réuni avec les ministres de l’Intérieur et de la Défense.Cette attaque *«vise notre économie»*, a déclaré Mohsen Marzouk, le conseiller politique du président, en faisant allusion à l’importance du secteur du tourisme pour la Tunisie. *« Mais il ne faut pas que nous laissions ce coup nous affecter. Et je suis sûr que le monde gardera sa confiance en nous»*, a-t-il ajouté.
La télévision nationale montrait des images de l’évacuation de Tunisiens et d’étrangers courant sous la protection des forces de l’ordre.
Le musée du Bardo, qui abrite une exceptionnelle collection de mosaïques, est mitoyen du Parlement, où les travaux ont été suspendus après les tirs.

*«La panique est énorme»*, a écrit la députée Sayida Ounissi sur Twitter, en précisant que la fusillade est intervenue «en pleine audition des forces armées sur la loi antiterroriste.
*«En plus des députés, le ministre de la Justice, des juges et plusieurs cadres de l’armée étaient sur place»*, a-t-elle précisé.
Depuis la révolution de janvier 2011, la Tunisie a vu émerger une mouvance djihadiste responsable de la mort de dizaines de policiers et de militaires, selon les autorités.
Liée au réseau Al-Qaïda, la Phalange Okba Ibn Nafaâ est considérée comme le principal groupe djihadiste de Tunisie, actif dans la région du mont Chaambi, à la frontière avec l’Algérie.
De 2000 à 3000 Tunisiens combattraient par ailleurs dans les rangs des djihadistes à l’étranger, en Syrie, en Irak et en Libye. Cinq cents autres djihadistes tunisiens sont pour leur part rentrés au pays, selon la police, et sont considérés comme une des plus grandes menaces pour la sécurité de la Tunisie.

En avril 2002, un attentat suicide contre une synagogue à Djerba (sud) avait fait 16 morts parmi les étrangers – 14 Allemands et deux Français – ainsi que cinq Tunisiens. En juin, le porte-parole d’Al-Qaïda avait revendiqué l’attentat.

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