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Philippe Richert démissionne de tous ses mandats

« J’ai été la victime d’attaques d’une rare vulgarité » a avoué le président de la région Grand Est en annonçant sa démission « pour permettre la préparation de l’avenir. »

Philippe Richert, président du Grand Est
Philippe Richert, président du Grand Est

On attendait les explications. Dans une conférence de presse d’une petite heure, ce samedi 30 septembre 2017 à la Maison de la Région, à Strasbourg, Philippe Richert (LR) a bel et bien annoncé sa démission de la présidence de la Région, comme nous l’avions laissé entendre. Il démissionne aussi de tous ses mandats électifs. Donc de la présidence de l’Association des Régions de France (ARF).
Devant une centaine de personnes (essentiellement les élus de sa majorité et de son staff à la Région), Philippe Richert a expliqué qu’il démissionnait « pour permettre la préparation de l’avenir et l’émergence d’une future équipe et d’un futur candidat pour 2021 ».

« L’appel des Cent »

On comprend que derrière cette explication de pure forme se cache une raison plus profonde, plus politique. Ce sont les attaques d’une rare vulgarité » qu’il subit et qui le touchent. « Je n’ai pas répondu » dit-il. Attaques liées à « la question des identités ».
On sait que Richert s’était fortement investi, en 2013, dans un projet de fusion des deux départements alsaciens en une seule collectivité, pour peser davantage dans le cade de la réforme territoriale. Mais un référendum a mis fin à toute perspective de fusion du Bas-Rhin et du Haut-Rhin.
Le 4 janvier 2016, Philippe Richert a été élu président du Grand Est. Mais de nombreux élus ou décideurs voulaient revenir à l’identité alsacienne. Il y a quelques jours, une centaine de personnalités alsaciennes du monde de la politique, de la culture, de l’économie, des associations, des sciences, du sport… ont signé un « appel pour une nouvelle région d’Alsace ». Philippe Richert fut considéré comme « un traitre ».
« Aujourd’hui, la question est là » a expliqué Richert au cours de sa conférence de presse. « Est-ce qu’on ne peut pas recréer le conseil régional d’Alsace ? J’en ai parlé avec le président : il n’en est pas question. En Alsace, avec d’autres, j’ai créé la marque Alsace. 5000 entreprises y ont adhéré. J’ai pris l’engagement de ne pas la supprimer. Elle a progressé jusqu’à aujourd’hui. »

Trois millions de km en voiture

Voilà donc la raison pour laquelle Richert lâche la politique. Il a lui-même rappelé son parcours. « Si je fais le bilan de mes mandats successifs, j’ai été pendant 26 ans conseiller général et dix ans président. Nous avons fait le Mémorial d’Alsace Moselle, le Vaisseau, le Haut-Koenigsbourg, les centres d’initiation à la nature, Alsace Archéologie, les nouvelles archives départementales. J’ai été président de l’Assemblée des régions de France. J’ai fréquenté 16 Premiers ministres et fréquenté 14 préfets. J’ai été 20 sénateur et ministre, rapporteur de nombreuses lois. J’ai présidé 250 séances du sénat…J’ai fait 3 millions de km en voiture, la moitié en train. Tout cela ce n’est rien, si ce n’est le service de l’intérêt général et de la République. »
Avant de quitter la région, Philippe Richert a encore rappelé son bilan en tant que président du Grand Est. Puis il s’est adressé aux élus de sa majorité : « Nous avons besoin de femmes et d’hommes engagés pour porter l’intérêt général, dit-il. » Puis, avec des trémolos dans la voix, il a remercié chaleureusement toute l’équipe qui l’a accompagné depuis le mois de janvier 2016.
Il conclue : « A vous de faire, sans moi ».
L’intérim sera assuré par le maire de Montigny-lès-Metz, premier vice-président de la Région, Jean-Luc Bohl. En attendant de nouvelles élections, fin octobre, où un autre alsacien, le président du groupe majoritaire, Jean Rottner, maire de Mulhouse, pourrait bien succéder à Philippe Richert.

Marcel GAY

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