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Elections. Virginia Raggi, nouvelle figure populiste élue maire de Rome

Dimanche 19 juin, Virginia Raggi, candidate du Mouvement 5 étoiles, a été élue maire de Rome. Une première dans l’histoire politique de l’Italie. Alors que la ville se relève à peine du scandale de corruption qui l’a éclaboussée en 2014, la succession s’annonce houleuse.

Virginia Raggi, candidate du Mouvement 5 Etoiles, élue maire de Rome dimanche 19 juin
Virginia Raggi, élue maire de Rome dimanche 19 juin. Source : wikimedia.

Le résultat est historique. Dimanche 19 juin, la candidate du Mouvement 5 étoiles (M5E), Virginia Raggi, accède au fauteuil de maire de Rome. C’est la première fois dans l’histoire de la Ville éternelle qu’une femme entre dans le cercle très convoité du Capitole, siège de la mairie.
Selon les premiers résultats, dans la nuit de dimanche à lundi, elle devançait largement son adversaire de gauche Roberto Giachetti avec près de 67% des suffrages, dans un contexte de faible participation semblable à celui des 126 villes concernées par ce second tour de scrutin (53 %).

Rome a porté tour à tour les couleurs de la droite et de la gauche. Les prédécesseurs de la maire fraîchement élue ont laissé derrière eux des casseroles. Dettes qui se chiffrent par milliers (13 500 euros), grèves de transports à répétition, travaux de métro sans fin, Virginia Raggi reprend les rennes d’une ville qui court à sa perte.
Qui est cette nouvelle figure montante du parti populiste M5E ?  Comment a-t-elle réussi à s’imposer dans l’arène romaine ?

L’inexpérience, gage d’honnêteté

Il y a encore quelques mois, Virginia Raggi était dans l’ombre. Inconnue du grand public. Née à Rome, cette avocate de 37 ans, mère célibataire entre en politique il y a 5 ans. C’est d’ailleurs la naissance de son fils qui l’a convaincue de briguer le mandat de maire. Exaspérée par l’état de dégradation de la capitale et séduite par le discours anti-système du M5E, elle décide de se lancer dans la chasse aux partis traditionnelles.

Son arme de communication : son slogan « coRraGGIo » (« courage ») qu’elle ne cessera de marteler tout au long de sa campagne. Il lui a permis de prendre l’avantage dès le premier tour, sur Roberto Giachetti, le candidat du Parti Démocrate (centre gauche). Sali par une affaire de fausses notes de frais en 2014, il a été poussé avec fracas à la démission fin 2015. Il a eu beau avoir un programme parfois proche du sien, il n’a pas fait le poids en raison de son passé d’apparatchik de la politique romaine.

Si Virginia Raggi manque d’expérience, son parti, quant à lui, est déjà bien établi. A la tête des grandes villes comme Parme et Livourne, le M5E a su convaincre les Romains de se ranger du côté de la nouveauté. Le Monde rapporte les propos d’une électrice qui a pris ce parti. « Je vote Raggi, confiait une buraliste du centre historique. Elle sera incapable de tenir le coup. Comme ça, dans deux ans, il y aura de nouvelles élections avec, cette fois, des candidats valables. » Nombreux sont ceux qui, à droite comme à gauche, mise sur son échec pour évincer Mouvement 5 Etoiles de l’équiquier politique, en le mettant au pied du mur.

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