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Strasbourg: le commando terroriste était prêt à frapper

On en sait un peu plus sur la traque qui a permis l’interpellation à Strasbourg et à Marseille de sept membres d’un commando sur le point de commettre un attentat sur notre sol.

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Ecole élémentaire de la Meinau à Strasbourg (capture Street View)

De nationalité française, marocaine et afghane, ces individus âgés de 29 à 37 ans étaient tous inconnus des services de renseignement sauf un marocain, fiché dans son pays, et grâce auquel le commando a été identifié et neutralisé.
Parmi les quatre Français interpellés à Strasbourg, Yassine B. 37 ans, fonctionnaire dans une école primaire de la Meinau, à Strasbourg. Il est soupçonné d’être allé en Syrie. La perquisition effectuée à son domicile a permis aux enquêteurs de trouver des armes lourdes et de la propagande djihadiste. Il est actuellement en garde à vue dans les locaux de la DGSI à Levallois-Perret, en même temps que Hicham, Sami, Zakaria. A Marseille, trois autres individus ont été interpellés.

Une enquête pointue

Selon France Info qui en révèle quelques détails, l’enquête a été longue et délicate. Elle commence en février dernier lorsque la DGSI est informée d’un projet d’attentat pendant l’Euro 2016 de football. Des échanges téléphoniques cryptés sont décelés entre des membres du groupe Etat Islamique et de jeunes délinquants connus pour des trafics divers.
C’est la « cellule financière » de l’opération. Ces délinquants sont chargés de trouver de l’argent pour acheter des armes. Comment ? Par des prêts à la consommation.
La surveillance du groupe est particulièrement étroite mais discrète. Ce qui permets aux enquêteurs d’identifier un autre groupe formant la « cellule action ». Entre les deux « cellules » pas de contacts. L’étanchéité semble parfaite.
Jusqu’en juin 2016 et l’Euro de football. Le 14 juin, la DGSI arrête le groupe qui semblait préparer un attentat. Cinq hommes sont interpellés, deux sont écroués. Fin de la première partie de l’opération policière.

Des armes dans la forêt

Deuxième partie de l’opération : la planque et l’infiltration de la cellule « action ». Des armes sont proposées au groupe via un donneur d’ordre en Syrie. Elles sont cachées dans une forêt proche de Paris. Les policiers communiquent avec les djihadistes grâce à des messages cryptés.
L’approche est lente. Il faut mettre les terroristes présumés en confiance. Jusqu’en novembre 2016. Le donneur d’ordres syrien contacte le groupe en France. La DGSI capte les messages et identifient le réseau à Strasbourg et à Marseille. Pas question d’attendre. Le coup de filet permet d’interpeller sept personnes.
Comme l’a rappelé hier le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve, c’est la totalité du commando qui a été mis hors d’état de nuire alors qu’il préparait un attentat, sans doute en région parisienne, dans les tout prochains jours.
L’enquête se poursuit pour identifier désormais le donneur d’ordre francophone basé en Syrie.

Emilien Lacombe

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