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Du glyphosate dans nos assiettes

C’est une enquête exclusive de Générations Futures.  Elle révèle que 53% de nos aliments contiennent des traces d’un herbicide « probablement cancérigène ».

 

Générations Futures tire la sonnette d'alarme sur cet herbicide largement utilisé en France
Générations Futures tire la sonnette d’alarme sur cet herbicide largement utilisé en France

En mars 2015, quelques mois avant que l’autorisation européenne du glyphosate n’expire, des experts du Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC) l’ont classé comme « probablement cancérogène » pour les humains.
Depuis cette date, la bataille fait rage. De nombreux scientifiques et des ONG, rejointes par certains Etats-membres dont la France, demandent la non ré-autorisation de cette molécule dangereuse. Avant le 15 décembre de cette année, l’UE devra trancher. Plus que jamais, la société civile reste mobilisée.

Pourquoi cette enquête ?

Il est important de noter que le glyphosate est la matière active herbicide déclarée la plus utilisée au monde. En France, en 2013, il s’en est vendu 8.656 tonnes, soit plus d’un 8ème du tonnage des matières actives pesticides vendues cette année-là !
Pourtant il est très rarement analysé dans les aliments alors que l’ensemble de la population semble y être exposée. Pour combler ce manque en matière de connaissance Générations Futures a voulu faire des recherches de glyphosate dans les aliments. Cette recherche a nécessité la mise en œuvre d’une méthode spécifique pour la seule recherche du glyphosate et de son principal métabolite l’AMPA.

30 produits alimentaires

Compte tenu du coût important des analyses Générations Futures a choisi de se concentrer sur des aliments déjà repérés par des rapports comme étant susceptibles de contenir des résidus de glyphosate : des aliments à base de céréales ou des légumineuses (pois, lentilles…). G.F. a donc acheté en supermarché et fait analyser par un laboratoire spécialisé en analyses alimentaires 30 produits alimentaires :

  • 18 échantillons à base de céréales : 8 céréales pour le petit déjeuner, 7 pâtes alimentaires, 3 autres (petits pains secs, biscottes)
  • 12 échantillons de légumineuses sèches : 7 lentilles, 2 pois chiches, 2 haricots secs, 1 pois cassé.

Les résultats de l’enquête. 16 échantillons sur 30 contenaient du glyphosate, soit 53,3%.

  • 7 céréales de petit déjeuner sur 8 analysées en contiennent (soit 87.5%).
  • 7 légumineuses sur 12 analysées en contiennent (soit 58.3%)
  • 2 pâtes alimentaires sur 7 en contiennent (soit 28,5%)
  • Aucun des 3 autres produits à base de céréales (petits pains secs, biscottes) n’en contenaient.
  • 3 échantillons contenaient aussi de l’AMPA – produit de dégradation du glyphosate –soit 10% du total.

« Comme le montre notre enquête, la présence de résidus de glyphosate, parfois accompagnés de la présence du métabolite AMPA, est fréquente dans les aliments ciblés. Elle permet, pour une part sans doute importante, d’expliquer la contamination de l’ensemble des personnes testées pour le glyphosate, telle que mise en évidence dans nos recherches du glyphosate dans les urines d’avril 2017 ! » déclare François Veillerette, porte-parole et Directeur de Générations Futures. « Il y a donc urgence pour l’Union européenne de renoncer à l’usage de cette molécule classée cancérogène probable par le CIRC et de faire évoluer en profondeur son modèle agricole devenu trop dépendant des pesticides de synthèse. La France s’est exprimée par les voix de Messieurs Hulot et Philippe contre la ré-autorisation du glyphosate. Elle devra convaincre d’ici les 5 et 6 octobre – dates du prochain comité SCOPAFF – d’autres Etats Membres de la rejoindre dans son opposition à la ré-autorisation de cet herbicide. » conclut-il.
Le rapport, c’est ici

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