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A 31 Bis : une priorité

La remise du rapport de la Commission Duron au Gouvernement pose les bases du débat qui va désormais s’ouvrir entre l’État, les Collectivités locales et les opérateurs de transport.

A 31 bis: une priorité nationale (DR)
A 31 bis: une priorité nationale (DR)

Si le rapport Duron prend en compte le caractère stratégique de l’A31bis et la mobilisation dans le même sens de l’ensemble des collectivités concernées, on ne peut que se déclarer déçu par les propositions concernant d’autres projets.
C’est particulièrement vrai du projet d’électrification de la Ligne Paris-Troyes, très attendu depuis de nombreuses années, qui repousse après 2037 la réalisation de la seconde phase entre Nogent et Troyes.
Cette proposition remettrait en cause le protocole cadre qui vise une échéance de réalisation à 2022. Les collectivités se sont unies pour faire avancer ce dossier stratégique pour la liaison entre la Champagne et la Région parisienne, et pour les milliers d’habitants qui fréquentent quotidiennement cette ligne.
Ces propositions piétinent l’accord historique conclu entre les Régions Grand Est et Ile-de-France avec la SNCF pour l’électrification de la ligne 4, et ignorent les investissements déjà réalisés par la Région Grand Est en termes d’achat de nouveaux matériels roulants afin d’anticiper une électrification dès 2022.

Pousser une nouvelle fois les travaux d’électrification de cette ligne serait inacceptable !

C’est également le cas concernant la desserte ferroviaire de l’Euro-Airport de Bâle-Mulhouse qui ne devrait pas bénéficier de financement de l’État français. Alors même que la Région Grand Est et le Canton suisse de Bâle ont conclu un protocole pour faire avancer ce dossier au bénéfice d’un équipement en plein développement, susceptible de devenir une plate-forme aéroportuaire à l’échelle du Grand Est et du Rhin Supérieur.
C’est encore le cas de la seconde phase du TGV Rhin Rhône qui n’est pas prise en compte comme prioritaire dans le rapport et pour laquelle aucun financement n’est envisagé avant 2038. Cette approche est symptomatique d’une négation des attentes des territoires et de leur accessibilité dans l’espace européen. Le rapport ignore également deux corridors européens tout à fait stratégiques.
La remise du rapport de la Commission Duron au Gouvernement pose les bases du débat qui va désormais s’ouvrir entre l’État, les Collectivités locales et les opérateurs de transport. Les postulats posés par le rapporteur ne peuvent être que partagés. Jean Rottner, Président de la Région Grand Est, estime effectivement que « la transition écologique n’est pas une option, que la mobilité du quotidien doit être le fil conducteur des politiques publiques en matière de transports et que le temps est désormais à la mise en œuvre des projets. »

A 31 bis

Dans cet esprit, on ne peut souscrire aux scénarii relatifs à la rénovation des lignes ferroviaires dont dépendent la régularité des trains et la sécurité des voyageurs. L’investissement pour la remise à niveau est prioritaire et ne saurait souffrir d’un étalement des crédits tel qu’envisagé pour les futurs CPER.
La mobilisation des collectivités, qui s’est une nouvelle fois exprimée ce jour à l’occasion du Comité de Pilotage réuni à Metz sous l’autorité du Préfet, a été payante concernant l’A31bis dont la réalisation est envisagée sur la période 2023-2027 en 3 tronçons avec une priorité mise sur une concession sur la partie Nord entre Thionville et la frontière luxembourgeoise.
Jean Rottner a d’ailleurs proposé que la Région puisse prendre la maîtrise d’ouvrage, sous réserve d’une réelle contrepartie financière pour le territoire régional, comme il l’a personnellement rappelé au Premier Ministre, ce jeudi 1er février 2018.
Sur la base de ce rapport, Jean ROTTNER va désormais, en lien étroit avec les collectivités locales concernées par ces différents projets, engager un cycle de négociation avec le Gouvernement afin de faire la démonstration que les postulats du rapport Duron ne sont pas concrétisées dans ses conclusions et que les mobilités de demain peuvent voir le jour si des moyens de faire et des latitudes suffisantes sont laissées aux collectivités qui ont, elles, la volonté de répondre rapidement aux attentes des habitants de leur territoire.

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