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« Gaston Lagaffe » fait des gaffes

Avec Théo Fernandez dans le rôle du prince de la sieste, Pef signe une adaptation fidèle à l’esprit de la bédé de Franquin.

"J'avais des prédispositions au niveau de mon corps", estime le jeune comédien Théo Fernandez, qui incarne Gaston.
« J’avais des prédispositions au niveau de mon corps », estime le jeune comédien Théo Fernandez, qui incarne Gaston.

M’enfin ! Ce n’était pas une mince affaire que d’adapter « Gaston Lagaffe », le héros, ou plus exactement antihéros, créé par André Franquin, tellement le célèbre employé de bureau, certes quelque peu paresseux, est un mythe de la bédé francophone. Mais le film (sortie le 4 avril) est signé « par l’équipe des Profs », notamment par l’acteur et réalisateur Pierre-François Martin-Laval, dit Pef depuis son passage chez les Robins des Bois, qui a déjà adapté une autre bédé au cinéma, « Les Profs », et joué le père dans « Ducobu ».

Pef, qui s’est attribué le rôle de Prunelle, le directeur qu’exaspèrent les catastrophes déclenchées par Gaston, a accompli une téléportation réussie des traditionnelles Editions Dupuis jusque dans une start-up contemporaine, « Le Peticoin », un site qui « rend utile l’inutile ». Une entreprise sur mesure pour le « stagiaire de profession », inventeur génial mais parfois dangereux, un bon gars à la réussite aléatoire, un personnage qui a fait de la nonchalance un grand art, et de sa spécialité une usine à gags, car Lagaffe fait des gaffes !

« C’était le moyen le plus fidèle de l’adapter et de prolonger l’œuvre de Franquin, il était très contemporain, il écrivait dans son temps », estime Théo Fernandez, choisi par Pef pour incarner l’innocent au pull vert et espadrilles, de longs bras ballants le long du corps, ce maladroit mais inventif Gaston. « J’avais des prédispositions au niveau de mon corps, mais Franquin est un génie, il est si fort qu’on peut voir la gestuelle des personnages rien qu’en regardant la bédé », précisait le jeune comédien, qui a travaillé la silhouette « en S » de Gaston, lors de l’avant-première du film à l’UGC Nancy.

Bric-à-brac, hamac, tacot, gaffophone…

« On formait tous une troupe, il y avait beaucoup de cascades, beaucoup de scènes qui demandaient de l’énergie, on essayait de rester sérieux au maximum », dit Théo Fernandez, qui joue le fiston « intelligent » chez les Tuche, Donald dit Coincoin. En Gaston, il reste incompréhensiblement imperméable au charme de la douce Mademoiselle Jeanne à la queue de cheval, jouée par Alison Wheeler. « Gaston, dans la bédé, aime Mademoiselle Jeanne comme un enfant de cinq ans, il ne sait pas qu’il est amoureux, il ne comprend pas les appels de Mlle Jeanne », explique l‘acteur.

Dans ce « Gaston Lagaffe » sur grand écran, on retrouve son univers, le bric-à-brac de son bureau, le courrier en retard qui s’accumule, son hamac à sieste, ses animaux de compagnie (chat, mouette, poisson rouge acrobate), ses inventions dingues pas si folles que ça (la déprimante !), son assourdissant gaffophone, son tacot à damier jaune et noir, que veut à tout prix verbaliser l’agent Longtarin (incarné par Arnaud Ducret), et bien sûr les fameux contrats à faire signer par Monsieur De Mesmaeker (joué par Jérôme Commandeur), opération qui échoue lamentablement ) à chaque tentative…

Avec l’aide des Versaillais, spécialistes des effets spéciaux, qui se sont amusés « comme des gosses », Pef est parvenu à rester fidèle « à l’esprit » des albums et à imaginer un divertissement grand public, avec ce qu’il faut de gags visuels, des seconds rôles bien choisis, et toute la poésie d’un personnage quand même à contretemps de notre époque.

Patrick TARDIT

« Gaston Lagaffe », un film de Pierre-François Martin-Laval, avec Théo Fernandez (sortie le 4 avril).

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